Page 5 - Lifestyle by Rosier 2016
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Editorial
PIERRE VASARELY
Mon enfance et mon adolescence
ont ete eclairees par la "constellation Vasarely"
‘‘‘‘
J
E DÉCOUVRE GORDES EN 1961, À L’ÂGE DE 11 MOIS ! Jusqu’en Une tendre élégie s’empare à l’instant de moi.
1991, je viendrai chaque été y passer de belles vacances aux Dans ces années là, Claire et Victor Vasarely avaient insufflé
Devens, dans la garrigue si chère à mes grands-parents. Ils avaient
dans leur environnement et dans le village un esprit tout particulier
découvert Gordes en 1948 au sortir de la guerre.
de partage.
Victor Vasarely dira en 1948 « J’ai reçu un choc magistral dans ce
L’autoroute ne déversait pas tant de touristes et pourtant,
midi étourdissant. »
Gordes était déjà l’un des villages de la région les plus visités pour
son environnement, la proximité de l’Abbaye de Sénanque, son
Mes amis d’alors sont Jeannot Massolo, Joséphine, Anne- château - musée Vasarely qui a marqué tant de jeunes Vauclusiens
Marie, Claude et Kiki Desailly, Arlette, Edmond et Chantal Avon, des années 1970 et 1980 par les collections cinétiques qu’il abritait.
Pierre Viala, Odile Degand, Charles Nissar, Beppy Casarin et Robert, Le TGV n’était pas même un projet, quoique !
Michèle Borghino, Patricia Mathieu, Simone et Elie Fiedmann, les
joueurs de boules anonymes du village...
C’est dans cette ambiance que j’ai grandi.
Mon goût pour la cuisine provençale à l’huile d’olive de Mathieu
d’Oppède, pour les fromages de chèvre de Murs, pour le Rocalino Les années ont passé, les flux touristiques se sont intensifiés,
rouge de Beaumes de Venise, pour l’agneau de Sisteron et mon la magie demeure.
amour pour la sieste viennent incontestablement de ce temps-là.
La lumière, l’escarpement du village, le soleil ardent...
Je remercie encore aujourd’hui Arlette pour tout son savoir
faire culinaire !
Bien que les séjours à Gordes se soient raccourcis et espacés
1970 ! L’inauguration du Musée didactique depuis une vingtaine d’années, les Devens restent pour moi un
redonne vie au château et anime à l’année le havre de paix et de recueillement, les pierres sèches, la chaleur et
village.
cette luminosité qui frappa tant mon grand-père opèrent toujours.
Le château est toujours aussi majestueux. Sa salle d’honneur
Avec le plaisir de la piscine, les parties abrite de nouveau, depuis avril 2015, des tapisseries d’Aubusson
de pétanque, celles d’échecs dans la borie de Vasarely.
où tout était permis avec mon grand-père,
les courses quotidiennes en 2 CV avec ma 2016 est une année toute particulière pour moi.
grand-mère, le Tour de France à la télévision Je remercie Jean-Christophe, dont je connais l’attachement
pour ce village et toute cette région, de m’avoir donné l’occasion de
l’après-midi (les Français gagnaient alors !
pas seulement des étapes...).
partager avec vous ces quelques souvenirs.
Ces étés à Gordes, c’est tout un « art de vivre » que j’ai eu
la chance de connaître, qui m’a profondément marqué, pour Cette année, les 110 ans de la naissance de Victor Vasarely RO
R.P
longtemps.
(Pécs 1906 - Paris 1997), sont célébrés par l’exposition Vasarely, IE
MultipliCITE, une exposition triptyque qui, du 2 juin au 2 octobre, ROS
Aux Devens, c’était table ouverte et gîte ouvert pour tous : offre un parcours à travers son œuvre au Musée Vouland à Avignon, W.
WW
politiciens de tous bords, Hongrois de Paris, Hongrois de Hongrie, au Château de Gordes et à la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence,
artistes, journalistes, amis, famille, galeristes s’y succédaient et et rappelle l’attachement de mon grand-père pour la Provence, et
parfois s’y côtoyaient. Et pourtant, au quotidien c’était la simplicité en particulier pour ce village des Monts de Vaucluse.
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qui régnait aux bories !
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Il ne fallait pas froisser les deux grands restaurateurs du village, L’esprit de Victor Vasarely, et de son épouse Claire, soufflera de
un dîner « officiel » à La Mayanelle, le suivant à La Renaissance !
nouveau sur Gordes en cette année anniversaire. n
Les bals du 14 juillet, les fêtes votives à Gordes et dans les
villages du Luberon rythmaient et égayaient les soirées...
[English version p. 84]