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Jean-Luc guidant le peuple.

D’après l’œuvre d’Eugène Delacroix

« La Liberté guidant le peuple », 

1830, Huile sur toile Musée du Louvre.


Désormais ce mot, Révolution, sera le nom de oui, pour consoler, oui, pour secourir, pour relever, 

la civilisation.
pour encourager, pour enseigner, oui, pour panser 

La Révolution, c’est la France sublimée. Il s’est en attendant qu’on guérisse, oui, pour transformer 
trouvé, un jour, que la France a été dans la four- la charité en fraternité, l’aumône en assistance, la 

naise ; les fournaises à de certaines martyres guer- fainéantise en travail, l’oisiveté en utilité, la centra- 

rières font pousser des ailes, et de ces flammes lisation en famille, l’iniquité en justice, le bourgeois 

cette géante est sortie archange.
en citoyen, la populace en peuple, la canaille en na- 

Aujourd’hui pour toute la terre de France tion, les nations en humanité, la guerre en amour, le 
s’appelle Révolution ; et désormais ce mot, Révo- préjugé en examen, les frontières en soudures, les 

lution, sera le nom de la civilisation jusqu’à ce qu’il limites en ouvertures, les ornières en rails, les sa- 

soit remplacé par le mot Harmonie. Je le répète, ne cristies en temples, l’instinct du mal en volonté du 

cherchez pas ailleurs le point d’origine et le lieu de bien, la vie en droit, les rois en hommes, oui, pour 
naissance de la littérature du dix-neuvième siècle.
ôter des religions l’enfer et des sociétés le bagne, 

Oui, tous tant que nous sommes, grands et oui, pour être frères du misérable, du serf, du fellah, 

petits, puissants et méconnus, illustres et obscurs, du prolétaire, du déshérité, de l’exploité, du trahi, 

dans toutes nos oeuvres, bonnes ou mauvaises, du vaincu, du vendu, de l’enchaîné, du sacrifié, de la 
quelles qu’elles soient, poèmes, drames, romans, prostituée, du forçat, de l’ignorant, du sauvage, de 

histoire, philosophie, à la tribune des assemblées l’esclave, du nègre, du condamné et du damné, oui, «

comme devant les foules du théâtre, comme dans le nous sommes tes fils, Révolution !.

recueillement des solitudes, oui, pour tout, oui, tou- 
jours, oui, pour combattre les violences et les impos- Victor HUGO, Paris, France.

tures, oui, pour réhabiliter les lapidés et les accablés, Texte déclaré par Jean-Luc Mélenchon à la fin de 

oui, pour conclure logiquement et marcher droit,
son discours lors de la marche des Insoumis.



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