Page 77 - Peppone #2
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Sammy, la gure du hippie
D’abord les personnages et je laisse le journa- liste Philippe Vandel planter le décor. Créé en 1969, ce dessin animé a depuis connu de nombreuses mises à jour : Scooby-Doo où es tu ? dans les années 90, puis Scooby-Gang dans les années 2000. Devant le succès planétaire, le cartoon a été décliné en lms et télé lms avec de vrais acteurs.Voyons les quatre personnages, en plus du chien, Scoubidou, il y a Fred, le beau gosse blond à la mâchoire carrée. Daphné, la bimbo rousse, en robe courte, Véra, la petite à lunettes, pas terrible, mais c’est toujours elle qui a tout pigé de l’énigme, et qui nous l’explique avec sa voix aigre-douce. En n notre Sammy, mal rasé, cheveux longs, T-shirt in- forme, grunge avant l’heure.
Pendant que les autres s’acharnent à résoudre un mystère, Sammy a toujours faim, et ensuite toujours peur. Son chien Scoubidou est comme lui. D’où ça vient ?
A cause d’un sous-texte, pensé par les scéna- ristes, mais évidemment jamais verbalisé. Le dessin animé a été créé en 69, et Sammy incarne la gure du hippie. Corollaire : Sammy est un fumeur de joint. En descente. Évidemment, car il ne va pas fumer à l’an- tenne ! Voilà aussi pourquoi il a toujours peur, limite parano. Voilà aussi pourquoi il a tout le temps faim, les fameuses « munchies », bien connues des spécialistes.
Notons que dans la version cinéma de Scoubidou, Sammy tombe amoureux d’une lle qui s’appelle Ma- ry-Jane, autrement dit Marie-Jeanne, autrement dit marijuana. Évidemment, rien de tout cela n’apparaît à l’antenne, et ne comptez pas sur les producteurs pour une con rmation of cielle, surtout avec un dessin animé pour enfants.
En complément, notez que dans l’argot américain l’expression « se faire un sandwich » peut signi er « se faire un joint ». On voit ça notamment dans la série « How I meet your mother » qui montre des ash-backs des personnages, notamment Ted, dans leurs jeunes années en train de faire tourner... un sandwich.
Comme par hasard, Sammy se fait au moins un sandwich par épisode. Quand c’est pas deux ou trois.
Ensuite, le contexte : durant les années 70 et 80, Miami a été le théâtre d’une guerre effroyable liée au tra c de cocaïne.
Plusieurs cartels de la drogue (principalement celui de Medellín, Colombie) ont semé la terreur dans les rues dans cette ville réputée aujourd’hui comme l’une des plus touristiques des États-Unis.
Pour accaparer ce marché extrêmement fruc- tueux, les narcotra quants étaient en effet prêts à tout, comme tirer en plein jour à la mitraillette dans des endroits bondés.
À cette époque, la violence était devenue endé- mique à Miami et l’af ux de stupé ants (surtout la co- caïne) augmentait constamment. Pendant l’espace de quelques années, la ville était même reconnue comme la capitale mondiale de la drogue.
Une période notamment rendue célèbre grâce à des œuvres culturelles comme la série Miami Vice, le lm Scarface (1983) ou encore le jeux vidéo Grand Theft Auto : Vice City.
Shaggy the Hippie
First, the characters, and then I’ll let the journalist Philippe Vandel set the scene. The series was created in 1969 with the title Scooby- Doo, Where Are You! and continued as The Scooby-Doo Show from the mid-1970s. The cartoon’s worldwide success led to the production of movie and TV lms with real actors. Alongside the dog, Scooby Doo, there are four characters. First, Fred, tall, fair-haired and handsome with his square jaw. Daphne is the red-head bimbo in short dresses. Vera is short and bespectacled, not very pretty, but she is the one who always solves the mystery and lls us in with her bitter-sweet voice. Last, there is our Shaggy, unshaven, long-haired, with a shapeless t-shirt, a pioneer of grunge.
While the others are trying to solve the mystery, Shaggy is always hungry and always afraid. His dog, Scooby Doo, resembles him. What does all this mean?
It is part of a sub-text which the writers were aware of but obviously never expressed openly. The cartoon was created in 1969, and Shaggy embodies the Hippie. The conclusion: Shaggy is a pothead. On the rebound. Of course, because he would never smoke on screen! This is why he is always scared, almost paranoid. This is also why he is always hungry, the famous «munchies», well known to the specialists.
We should also point out that in the lm version of Scooby-Doo, Shaggy falls in love with a girl named Mary-Jane, a slang word for marijuana. Naturally, none of this appears on screen, and don’t bother asking the producers for of cial con rmation, especially when they are making a cartoon for children.
Plus, it should be noted that in US slang, the expression «to make a sandwich» can mean «to roll a joint». This can be seen in the series «How I Met Your Mother» with ashbacks of the characters, especially Ted, in their youth, handing round... a sandwich.
As if by chance, Shaggy has at least one sandwich per episode. And sometimes two or three.
Then there was the context. In the 1970s and 80s, Miami was the scene of a terrible war linked to the cocaine traf c.
A number of drug cartels (mainly the cartel in Medellín, Colombia) sowed terror in the streets of a city with a reputation today as one of the most tourist-friendly in the US.
To corner this extremely lucrative market, the drug traf ckers would stop at nothing, including ring machine guns in busy areas in the daytime.
At that time, violence was endemic in Miami and the ood of narcotics (especially cocaine) was continually rising. In the space of a few years, the city was even recognised as the world drug capital.
A period made famous in particular in cultural works, such as the TV series Miami Vice, the lm Scarface (1983) and the Grand Theft Auto: Vice City video games.
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