Page 99 - NO WORSE N°1
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de l’art en rupture
J’aime bien jouer à l’art contemporain. Faire un truc que l’on ne comprend pas vraiment ou que l’on ne veut surtout pas comprendre avec un titre en dessous qui noie le poisson, ça peut en jeter.
L’art contemporain m’a toujours fait marrer. Non pas qu’il y ait de vilaines choses, bien au contraire, mais c’est la démarche, la recette pour vendre qui m’éclate.
Au départ, il y a un artiste ou se revendiquant en tant que tel, avec une idée, graphique ou autre. Ensuite, vient l’étape de sa réalisation, ou pas, cela dépend du concept ”si je peux le faire ou encore pas, ou même pas”.
Et tout ça est subjectif entendons-nous. Il n’y a pas encore le regard du public, avec des ”j’aime” ou ”je ne suis pas à l’aise”. L’œuvre est encore toute chaude.
Puis le vrai travail commence.
Le plus important est de trouver le bon marchand de tapis qui va, et c’est lui qui a un putain de vrai talent, vendre à presque n’importe qui et à n’importe quel prix très fort la soi-disant œuvre artistique.
S’ensuit généralement les articles d’un ou deux critiques bien refoulés et autant suffisants, puis enfin un galeriste qui sait faire mijoter son beau carnet d’adresse sur les murs blancs de sa jolie cuisine.
- Tu vas voir l’artiste, tu vas faire un malheur, crois-moi, je sais de quoi je parle, je te promets un avenir extraordinaire, une immense réussite !
Je reconnais, je suis passé un peu par là. J’y ai même cru quelquefois.
Mais avec le temps comme disait un poète.
Oui, j’aime bien jouer à l’Art contemporain, me faire plaise à faire des trucs sans cul ni tête que je balance pour le fun.
On ne sait jamais, si vous souhaitez mettre une pastille et un prix dessous le délire, ne vous privez pas, c’est gratos.
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