Page 56 - Le savoir-(sur)vivre
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Le savoir (sur)vivre
Faire de vieux os
Même si on est dévoré par la passion, il est bon de se poser de temps à autres quelques questions quant à la sécurité. C’est
probablement la meilleure façon de vivre cette passion tout en s’assurant de faire de vieux os.
De manière à pouvoir, autant que faire se peut, limiter les risques, mieux vaut savoir comment se produisent la plupart des accidents dans lesquels sont impliqués des motards. Ne dit-on pas qu’un homme prévenu en vaut deux ? Et c’est aussi vrai pour les femmes !
Sur le sujet, on trouve une foultitude de renseignements intéressants dans une étude qui a été réalisée en Belgique. Cet ouvrage fort détaillé a le mérite de chercher à établir les causes des accidents graves encourus par les motards. Cette recherche a reçu le nom de MOTAC (MOTorcycle Accident Causation)*. Elle a été réalisée par l’IBSR (Institut Belge de la Sécurité Routière).
* Martensen, H. & Roynard, M. (2013). MOTAC – Motorcycle accident causation. Analyse approfondie des accidents graves et mortels impliquant des motocyclistes. Bruxelles, Belgique : Institut Belge pour la Sécurité Routière – Centre de Connaissance Sécurité Routière.
Durant de longues années, la moto fut essentiellement l’apanage des jeunes. Les anciens étaient assez rares. C’est de moins en moins vrai aujourd’hui où pas mal d’hommes d’âge mûr restent fidèles à leur passion.
Cette étude date aujourd’hui d’une dizaine d’années. Mais à notre connaissance, elle n’a jamais été supplantée par étude plus approfondie. Dans les chiffres qui suivent, on tiendra compte de ce que certaines choses ont pu évoluer au cours des dernières années.
Lors de la présentation de ce travail combien important, il fut rappelé qu’il était dangereux de rouler à moto (sic !).
En effet, en Belgique, on considère que les motards ne parcourent qu’un pour cent du kilométrage total effectué par l’ensemble des usagers de la route.
On relève pourtant chaque année parmi les motocyclistes environ 700 blessés graves ou tués dans la circulation. Les motards constituent ainsi 6 % des blessés légers, 11 % des blessés graves et 12 % des tués. Et l’IBSR de conclure : « Cela signifie que le nombre de motocyclistes tués sur les routes est 12 fois plus élevé que ce à quoi l’on pourrait s’attendre sur la base du nombre de kilomètres parcourus. »
Nous voilà prévenus ! Et même si chacun sait depuis toujours que la moto est globalement plus dangereuse que l’automobile, ces chiffres bruts incitent quand même à la réflexion.
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