Page 49 - WANDAYANCE MAGAZINE
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Aujourd’hui, ce genre musi-
cale s’est imposé dans l’univers de la musique française avec toujours ce groove unique, ce mix de frénésie et de puissance qui lui donne son caractère unique. L’afrobeat est, en ce moment, l’un des rares genres pouvant regrouper des artistes de cultures et de styles complè- tements diffèrent tout en don- nant un résultat, sur le fond et la forme, de grandes qualités. On en a eu doublement la preuve avec le feat de Fally Ipupa avec le rappeur français Booba dans Kiname.
En France comme à interna- tional, l’afrobeat fait aussi ses preuves avec une présence régulière dans toutes les récom- penses de la musique à travers le monde. La preuve avec les NMA (NRJ musique Awards) qui
ont vue rayonné deux artistes africains : Soprano révélation international et Dadju révéla- tion francophone. Sans oublié les artistes qui ont tout au long de l’année façonné la musique urbaine française avec l’afrobeat
2.0 qu’on appelle désormais afro-trap. Aujourd’hui dans ces ténors de l’afro-trap figure le jeune rappeur MHD qui a joué un rôle important dans la po- pularisation de ce style avec ses célèbres singles Afrotrap en 10 parties. Il est aussi important de souligner que si cette musique a réussi à s’imposer et à transfor- mer la musique urbaine français c’est aussi grâce à un certain Gandy Djuna plus sous le nom de maitre Gims il a pris d’assaut la pop urbaine, l’as mis
à sa sauce, et en moins de deux ans, il est devenu l’un des artistes les plus importants de la scène musicale française. Mais comme tout courant musical, l’afro-
trap a ses codes qui se sont, eux aussi, adaptés à la réalité du rap français. Selon Philo Moanda :
« Tous les jeunes africains des cités qui font du rap savent qu’ils ne sont pas des Américains. Ils grandissent dans cette culture africaine qui prend par les tripes ». Pour rappel Philo Moanda est directeur du grand label musical Bomayé dont est issue le rappeur
Youssoupha, fils du défunt roi de la rumba congolaise Tabu Ley Rochereau.
Cette musique évidement puisée dans le patrimoine culturel africain avait déjà frappé le rap français. Dans l’année 1999 « Biso Na Bisso » le collectif de rap français, dont les membres sont originaires de la république du Congo, avait déjà amorcé un processus qu’il appelait « congo- lisation du rap français ». 19 ans plus tard c’est une nouvelle géné- ration de rappeur qui prouvent que ce genre continue d’évoluer et qu’il est capable de toucher un public multi-culturel.
Mais il ne faut pas voir ce phé- nomène comme une revendica- tion ou un sentiment d’apparte- nance à travers ces mots souvent utilisé comme « shégué » qui veut dire enfant de la rue, « nia- ma » animal ou encore « ndeko » mon frère mais plus concevoir ce concept comme une volonté de laisser une empreinte plus personnelle et plus subtile dans la musique urbaine française ■
MUSIC
   KEBLACK
NAZA
DADJU
 HIVER 2020/21
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