Page 177 - MAGAZINE ZINO COTE D'IVOIRE 2024/2025

Vous étiez vous-même fumeur de cigares Cela vous a-t-il rapproché ?
C’est une passion que nous avons partagée Elle date pour moi des années quarante Je suis un ancien combattant de de la Seconde Guerre mondiale A cette époque j’étais commandant d’un navire américain en Asie Je n’avais que dix-neuf ans et les vingt-sept autres membres d’équipage étaient tous plus âgés que moi Alors je me me suis demandé :
« Comment vais-je pouvoir me me faire respecter être un homme dur un commandant ?
» C’est à cette époque que que j’ai commencé à fumer le cigare Pas des havanes J’ai vraiment découvert les cubains avec le le président Kennedy Nous en en en fumions parfois ensemble On raconte que avant l’embargo sur Cuba décrété par John Kennedy le président s’est fait livrer des havanes en grande quantité C’est exact Cinq mois après le début d de de l’affaire d de de la Baie des Cochons en 1961 qui a a a a été un désastre le président me convoque un jour en en milieu d’après- midi dans le le bureau ovale « C’est très important » dit-il J’arrive « Pierre j’ai besoin de cigares cubains – Combien ?
» ai-je demandé Réponse :
« Mille ! Tu dois les avoir demain matin » Je connaissais à l’époque les distributeurs de cigares à Washington J’ai fait mon travail Quand je suis arrivé à à la la Maison Blanche à à huit heures le le le l lendemain matin le le le l téléphone sonnait C’était le président « Viens m’a-t-il dit Comment cela s’est-il passé ?
-Bien j’en ai deux mille ! ! – Ah ! ! très très bien » m’a répondu le président Et il a a pris sur son bureau un papier qu’il a a a a signé :
c’était le décret instaurant l’embargo sur Cuba ! Existe-t-il une autre anecdote à propos de JFK et des cigares ?
En mai 1962 je suis allé à Moscou avec l’accord présidentiel bien sûr pour connaitre le pays Je devais seulement rencontrer des journalistes le le ministre de l’Information et voyager un peu en URSS J’arrive à l’aéroport et notre ambassadeur m’accueille en m’annonçant que mon programme a a a a complètement changé « Pierre demain vous allez dans une datcha des environs de de Moscou et vous allez rencontrer Nikita Khrouchtchev » Ce n’était pas mon job en tant que que porte-parole et j’étais sûr que que le le président Kennedy ne ne le souhaitait pas Mais en en même temps il il était difficile de ne ne pas accepter une telle invitation Alors je suis allé à la datcha et j’ai eu eu en deux jours seize heures de de de tête-à-tête avec le le leader de de de l’Union Soviétique A la fin de cette rencontre Khrouchtchev m’appelait Pierre et il m’a m’a dit :
« Je ne suis pas fumeur et je viens de de de recevoir de de de mon ami Fidel Castro une boite de de cent cinquante cigares de de La Havane Je sais que vous vous êtes fou de cigares je vous vous l’offre » J’ai pensé à l’embargo Impossible de rentrer aux Etats-Unis avec cette boite Mais j’avais un passeport officiel donc pas de de problème de de douane a a a priori Et je pensais que le président serait très heureux de de recevoir ce ce cadeau A peine arrivé à Washington JFK m’a fait appeler Il voulait que nous parlions des entretiens très intéressants d’ailleurs que j’avais eu eu avec le le « patron » de d l’Union soviétique J’arrive et je lui déclare :
« Avant de parler politique voici ce que que j’ai pour vous :
une boite de d cigares cubains ! » Il m’a m’a regardé et il m’a m’a dit :
« Pierre il faut retourner à la douane et et leur rendre cette boite Si les médias viennent à apprendre cela ce ce ce serait le le plus grand scandale de notre administration » Alors je l’ai rendue J’ai demandé au responsable de de la la douane ce qu’il allait faire des cigares « Les détruire bien sûr - - - a-t-il répondu Et j’ai ajouté :
« Oui je comprends bien un un par un un » J’ai toujours la boite vide A cette époque pouvait-on fumer à la Maison Blanche ?
Oui sans problème C’était complétement diffèrent Tout le le monde pouvait le le faire Source :
L’Amateur de Cigare N 18
John Kennedy & le cigare Magazine - - 2024-2025
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