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NUTRITHÉRAPIE
Le pancréas, quant à lui, produit de 1,2 à 1,5 litre de suc pancréatique par jour. Ce suc bourré d’enzymes intervient à une étape particulièrement importante du processus digestif. L’insuffisance pancréatique se traduit notamment par une difficulté à digérer les graisses. Des selles flottantes, pâles, huileuses, sont le signe manifeste d’une malabsorption des graisses.
À noter que l’acide gastrique concourt à stimuler l’écoulement biliaire et la production d’enzymes digestives par le pancréas. Raison supplémentaire de s’assurer que l’on ne souffre pas d’hypochlorhydrie !
Les épices aident à stimuler les sécrétions diges- tives. N’hésitez donc pas à utiliser au quotidien des mélanges d’épices prêts à l’emploi. Plus le mélange contient d’épices dont le nom commence par la lettre C (curcuma, cumin, cardamome, cannelle, coriandre), mieux c’est ! À défaut de disposer d’un mélange, mâchez quelques graines de cumin avant de passer à table. Le cumin aide à ouvrir l’appétit, à lutter contre la paresse digestive.
Mise en garde : les épices font partie de la liste des produits susceptibles d’être légalement irradiés en France. C’est pourquoi je vous encourage à n’acheter que des épices bio car le traitement par irradiation est interdit pour les produits d’origine biologique.
La maldigestion va de pair avec un encrassement progressif de l’organisme. Le foie se retrouve en pre- mière ligne pour filtrer, neutraliser et éliminer déchets métaboliques et autres substances toxiques.
La vésicule biliaire hérite de tous ces déchets qu’elle évacue dans l’intestin afin qu’ils soient éliminés dans les selles.
Pour améliorer le fonctionnement de la vésicule biliaire, rien de mieux que les plantes traditionnelle- ment utilisées à la fois pour stimuler la sécrétion de la bile (action cholérétique) et faciliter l’évacuation de la bile (action cholagogue). C’est notamment le cas du radis noir, de l’artichaut et du pissenlit. Attention : du fait de leur action cholagogue, ces plantes sont à employer avec grande prudence en cas d’obstruction des voies biliaires. Idem pour le curcuma.
Un phyto-complexe à essayer : radis noir + curcuma + gentiane jaune. Pourquoi l’ajout de gentiane ? Parce que les substances amères extraites de sa ra- cine stimulent les sécrétions salivaires et gastriques.
En pratique : faites préparer en pharmacie un extrait glycériné comprenant radis noir, curcuma et gentiane jaune à parts égales et en quantité suffisante pour un flacon de 150 ml.
Conseils d’utilisation : 1 cuillerée à café dans un verre d’eau avant le déjeuner et le dîner pendant 15 à 20 jours. Cure renouvelable.
Attention : la gentiane est contre-indiquée en cas d’ulcère gastro-duodénal.
LE STRESS
Impossible de ne pas mentionner le stress comme cause majeure de maldigestion, sachant qu’il assèche littéralement les sécrétions digestives !
Pour diminuer votre niveau de stress, appuyez-vous sur le souffle. Réapprenez à bien respirer en faisant participer votre ventre, au lieu de vous limiter à une respiration haute et courte qui ne fait qu’entretenir votre état de stress et les signes qui l’accompagnent (nuque raide, nœuds à l’estomac, palpitations...). Accordez-vous quelques courtes pauses de respira- tion ventrale au cours de la journée, en particulier avant les repas.
Comment se pratique une séance expresse de « respiration ventrale » ?
Assis ou allongé, les yeux fermés, respirez profondé- ment, lentement, calmement, plusieurs fois de suite par le nez. Laissez l’air emplir vos poumons en in- sistant légèrement sur le ventre qui doit librement se gonfler à chaque inspiration, puis se creuser à chaque expiration. Ce n’est pas plus compliqué que cela !
Didier Le Bail (1) Journal de la médecine anti-âge, n°17, p.12
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