Page 9 - Rebelle-Santé n° 223 - Extrait "Bambou et PEA"
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      NUTRITHÉRAPIE
   Vous souffrez de douleurs chroniques qui vous gâchent l’existence ?
Et vous rêveriez d’un antidouleur efficace et sans effets indésirables que vous puissiez prendre en continu sans risque de dépendance ? Cette perle rare existe : il s’agit du PEA. Mais comme ce composé naturellement produit par l’organisme n’est pas brevetable, aucun gros laboratoire pharmaceutique ne s’y intéresse. Il reste heureusement possible de s’en procurer sous forme de complément alimentaire.
J’étais loin d’imaginer que la prévalence de la dou- non opioïdes (paracétamol, aspirine, ibuprofène...) ou
leur chronique au sein de la population française
d’âge adulte était de 27,2 % (1). Concrètement, cela veut dire qu’une personne sur quatre souffrira de douleur chronique au cours de sa vie ! De quoi donner
envie de s’intéresser d’un peu plus près au sujet...
C’EST QUOI, LA DOULEUR CHRONIQUE ?
Pour la Haute Autorité de Santé (HAS), la douleur chronique est une douleur :
 qui dure ou réapparaît depuis plus de 3 mois ;
 qui est insuffisamment soulagée par les médica- ments contre la douleur ;
 qui occasionne une détérioration progressive de la qualité de vie.
Le spectre des douleurs chroniques est très large : cela va des douleurs chroniques inflammatoires (douleurs ostéo-articulaires) aux douleurs chroniques en lien avec une lésion ou une compression des nerfs (dou- leurs neuropathiques telles que sciatique et névralgies) en passant par les douleurs chroniques centralisées, dans lesquelles la sensibilité à la douleur est exacer- bée (fibromyalgie, syndrome de l’intestin irritable).
Il n’est pas rare que les patients souffrent de douleurs mixtes, par exemple une douleur centralisée associée à une douleur inflammatoire ou neuropathique.
LE TRAITEMENT PHARMACOLOGIQUE DES DOULEURS CHRONIQUES
Les médicaments contre la douleur ont été dévelop- pés, à la base, pour traiter la douleur aiguë, et ils s’en chargent d’ailleurs très bien. En revanche, ils ne sont pas adaptés à la gestion de la douleur chronique, leur utilisation prolongée exposant à des effets indésirables et à un risque d’accoutumance et d’addiction. Le cas le plus emblématique est celui des opioïdes, à l’ori- gine d’une épidémie d’overdoses mortelles aux États- Unis (plus de 100 décès par jour !).
Les douleurs inflammatoires répondent aux antal- giques anti-nociceptifs, qu’il s’agisse des antalgiques
opioïdes (codéine, morphine, oxycodone...).
Il en va tout autrement des douleurs neuropathiques, qui concernent tout de même 4 millions de personnes en France. Ces douleurs répondent très mal aux antal- giques. La seule parade consiste à prescrire des antié- pileptiques et des antidépresseurs dans l’espoir que cela apporte un soulagement aux patients, mais ce type de traitement donne des résultats insatisfaisants chez deux tiers d’entre eux. Bien que la recherche soit très active, on attend toujours une thérapie spécifique des douleurs chroniques.
La douleur centralisée s’inscrit dans le sillage de la douleur neuropathique, en ce sens qu’elle répond peu aux traitements pharmacologiques.
VERS UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D’ANTIDOULEURS ?
Compte tenu des ravages causés par les opioïdes et de l’incapacité à traiter les douleurs chroniques rebelles, il est plus que jamais indispensable d’explorer de nou- velles pistes thérapeutiques.
De nombreuses équipes de recherche travaillent donc sans relâche à la mise au point d’une nouvelle géné- ration d’antidouleurs. Il suffit de consulter le site de l’Inserm, organisme public de recherche dans le do- maine biomédical, pour connaître les pistes actuelle- ment explorées. En vrac : les enképhalines (morphines endogènes), les mambalgines (toxines issues du venin du serpent Mamba), la toxine botulique ou encore les nanoparticules de leu-enképhaline-squalène.
En revanche, silence radio sur un circuit de contrôle de la douleur inaccessible aux antalgiques classiques (2) et qui, de ce fait, mériterait d’être exploré et ex- ploité. Le circuit en question n’est autre que le circuit cannabinoïde endogène. « Cannabinoïde » évoque immanquablement le cannabis. Rien que de très nor- mal puisque le système endocannabinoïde endogène doit sa dénomination au cannabis, qui a permis sa découverte à la fin des années 1980.
 Rebelle-Santé N° 223 29










































































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