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INTERVIEW
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« Permettre à tous d’accéder à des microcrédits »
VICTOIRE DOGBÉ est ministre du Développement à
la base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi
des jeunes. Elle est également directrice de cabinet du président de la République. En misant sur la formation et l’accès aux crédits, la ministre souhaite créer un marché de l’emploi performant.
Quel est le rôle
du ministère du Développement
à la base dans les objectifs sociaux du gouvernement ?
Ce ministère est au centre de la stratégie d’inclusion sociale qui vise à ne laisser personne sur le bord du chemin. Ses actions permettent d’accompagner les communautés, de promouvoir l’artisanat
et l’inclusion financière ainsi que d’encadrer les jeunes pour leur insertion professionnelle.
Nous agissons aussi directement en proposant aux familles les plus vulnérables un filet social. Les aides financières
aux ménages ayant des enfants mal nourris ont concerné 14 028 foyers en 2016. Une somme de 5 000 F CFA est versée à
ces familles chaque mois. Nous travaillons avec les citoyens. Ils connaissent leurs besoins et savent établir leurs priorités. Nous contribuons ainsi
à la mise en place d’infrastructures socio- collectives comme des hangars de marchés, des bâtiments scolaires, des forages...
Comment aidez-vous financièrement les entrepreneurs ? Depuis 2014, nous développons la finance inclusive
afin de permettre à
tous d’accéder à des microcrédits. Nous travaillons notamment avec le Fonds national de la finance inclusive (FNFI), lancé en 2014, qui propose trois produits en direction des pauvres, des agriculteurs et des
jeunes.
Nous avons à ce jour octroyé 35 milliards de
F CFA de crédits à près de 700 000 personnes. Notre ambition est de porter ce nombre à
2 millions en 2018 ! Pour continuer à innover, nous avons lancé en avril dernier l’assurance FNFI, qui offre une protection contre les risques de la vie quotidienne. Le FNFI va également mettre
en œuvre un vaste programme d’éducation financière, couplé à un programme d’épargne, afin de mieux préparer les jeunes à entrer dans le système financier.
Y a-t-il d’autres initiatives en leur faveur ?
Oui, nous mettons beaucoup l’accent sur l’entrepreneuriat. Le
Programme d’appui
au développement
à la base et le Fonds d’appui aux initiatives économiques des jeunes ont pour vocation de former les jeunes et de les aider à trouver des solutions financières pour développer leurs activités. Récemment, nous avons mis en
place le Projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs comme l’agriculture. Mené
en partenariat avec la Banque africaine de développement, ce projet pense à terme toucher 20 000 personnes. La Centrale d’achat des jeunes entrepreneurs (Cajent) offre, quant à elle, une vitrine pour le
« made in Togo » de nos entrepreneurs. n
ÀPRÉSENT