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                                 LE MORTA
LA BRIERE OU GRANDE BRIERE EST UNE ZONE D'UNE GRANDE RICHESSE TANT AU NIVEAU DE SA FAUNE QUE DE SA FLORE
    Ces marais appartiennent à ses habitants, depuis que François II, alors Duc de Bretagne, leur en a fait cadeau en 1461 par la rédaction de lettres patentes.
C’est ainsi que les briérons ont fait de cet endroit une véritable terre nourricière.
En effet, la tourbe constitue depuis fort longtemps, un combustible gratuit qui permettait de chauffer les chaumières.
La récolte du roseau permettait d’offrir un toit à ses habitants et le bétail pouvait pâturer gratuitement lorsque le niveau de l’eau le permettait. La chasse et la pêche amélioraient l’ordinaire de l’assiette.
Pas étonnant que les brièrons aient toujours défendu cette propriété lorsqu’elle était remise en question durant l’histoire.
Mais sous le sol des marais, il existe un autre trésor : le morta. Car il y a 5000 ans, les marais n’exis- taient pas encore. Une belle forêt de chênes régnait à cet endroit, mais
au fur et à mesure des tempêtes, les arbres se sont couchés, ont été ensevelis dans le sol tourbeux. Privés d’air et d’oxygène, ces arbres se sont minéralisés, chargés en silice et surtout, admirablement conservés.
De nos jours, à Saint-André des Eaux, la petite équipe de couteliers de L’atelier JHP parcoure la brière en quête de ce bois rare et d’une grande noblesse. L’expédition n’est pas simple : Il faut repérer le morta endormi sous le sol à l’aide d’une sonde métallique, puis creuser afin de procéder à l’extraction.
Il faut entre 8 et 10 troncs de morta pour permettre à cette coutellerie artisanale de réaliser sa production annuelle de couteaux morta.
            88 La Baule-Guide























































































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