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LECTURE Jérémie 31, 31-34
           PSAUME 50
           2e LECTURE : Hébreux 5, 7-9
           ÉVANGILE : Jean 12, 20-33.                         05 CAREME – B 2018.



        Quelle richesse aujourd’hui sur la table de la Parole ! Dans ce qu’on peut appeler
        un des sommets de l'Ancien Testament, Jérémie prophétise que le Seigneur inscrira
        la Nouvelle Alliance dans le cœur humain. ‘Je mettrai ma Loi au plus profond

        d’eux-mêmes : je l’inscrirai dans leur cœur.’ Mais en quoi l’Alliance annoncée est-
        elle  nouvelle ?  En  fait,  ce  n’est  pas  tant  le  contenu  qui  est  renouvelé,  mais  la
        manière dont l’Alliance est communiquée à l’homme. Rappelez-vous. Au Sinaï,

        Dieu avait parlé du haut de la montagne, dans le tonnerre et les éclairs, et l’homme
        avait  rencontré  la  volonté  divine  un  peu  comme  une  réalité  extérieure  à  lui.
        Désormais la Loi ne sera plus gravée sur des tables de pierre mais dans le cœur
        humain. Désormais, par l’inscription de la Loi dans son cœur, l’homme vivra

        l’Alliance, non comme une contrainte mais comme un grand désir, une séduction.
        En écho à l’annonce de Jérémie, le psaume chante le renouvellement du cœur
        humain : ‘Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond

        de moi mon esprit.’

        De l’Evangile, je vous invite à emporter une Parole de Jésus : ‘Si le grain ne
        meurt, il reste seul ; s’il meurt, il porte beaucoup de fruit.’ Elle est comme un

        portique pour entrer dans la Sainte Semaine toute proche, pour mieux comprendre
        et surtout mieux vivre les événements de la mort et de la résurrection du Seigneur.

        Mort et vie, passion et résurrection. Ces couples de mots vont scander la grande
        Semaine. Essayons d’approfondir un peu leur sens. Jésus va vivre la passion : il
        est un passionné ; un passionné d’amour, de justice, de vérité ; un passionné de
        Dieu, un passionné des hommes. C’est parce que Jésus est un passionné, que sa

        passion n’a rien d’une fatalité à laquelle il succombe. La passion de Jésus est
        active. Jésus combat et il résiste jusqu’à la fin et même lorsqu’il se tait, son silence
        est encore un combat. Jésus ne se résigne pas.


        Par contre, s’il y a quelque chose de passif chez lui, c’est sa Résurrection. Elle lui
        est donnée et il la reçoit du Père au  matin de Pâques dans l’éblouissement de
        l’amour un peu comme l’électrochoc d’un coup de foudre remet quelqu’un debout.

        Mais attention, la Résurrection ne chasse pas la passion, ne la remplace pas. Nous
        voulons toujours séparer la Passion et la Résurrection. Or elles sont les deux faces
        d’un  même  Mystère,  d’une  même  réalité  de  foi.  Nous  avons  l’habitude  de

        considérer la douleur et la souffrance comme des déchets, des rebuts dont il n’y a
        rien à dire, rien à faire puisque Dieu, pensons-nous, n’y est pas présent. C’est une
        des caractéristiques de la souffrance de nous faire croire que lorsque nous
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