Page 4 - saumur
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 Il fait, beau : le soleil frappe le pavé, un air doux traverse les rues. Pourtant, des rues désertes, des terrasses rangées et
bâchées, un silence à entendre la Loire couler. Dans les rues de la belle Saumur, prisée des cyclistes et des touristes, pas un passant,
pas une voiture, pas un enfant. Pas un chat.
C’est une ville recluse qui se révèle dans un paysage presque apocalyptique. On redécouvre des passages perdus, des lieux
enchantés, des chemins. Sur les vitrines, on lit des messages de soutien et de gentillesse ; c’est donc qu’il y a des lecteurs.
Hormis quelques sportifs et promeneurs occasionnels, dans la ville passent encore des femmes et des hommes qui
continuentdesoigner,nourrir,pétrir,vendre,nettoyer,ramasser,pr éger;unefouleinvisiblequis’évertueàperpétuerlavie.Etpuis
il y a ceux qui y habitent, dans la rue.
Mais, la ph ographie s’en mêle et se fait le témoin de ce bourdonnement silencieux. Elle capture ces images aussi
effrayantes que magiques. Pour tous ceux qui étaient dehors malgré l’angoisse, la pluie, la solitude, il faut se souvenir. La guerre a
été déclarée ; alors, une fois la guerre passée, souvenons-nous de ceux qui y ont participé. Souvenons-nous d’un temps qu’on
aimerait effacer.
Mathis Poupart
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