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Départ pour la Bretagne, pour le nettoyage des sites « fuelisés » autour de Portsall.
Odeurs rebutantes de mazout, rochers maculés à nettoyer au jet d’eau, cadavres d’oiseaux
englués dans le pétrole, vêtements maculés de boue noire et gluante, vagues alourdies par
le pétrole et qui peinent à s’échouer sur le sable ...
Et soudain, le soldat Fabrice Berry N°3409 redevient photographe par la magie de la
suggestion étonnante d’un gradé. « Berry vous nous ferez bien quelques photos ! »
Et il en fut ainsi pendant trois semaines complètes.
Et puis ce fut le retour non pas simplement à la caserne mais encore à son éternel ennui,
l’ennui des jours à compter, l’ennui des jours à tirer ...
Ce sont bien sûr des photos « noir et blanc », sur support argentique, noires comme le
mazout de l’Amoco et blanches comme le désœuvrement des bidasses.
Ce sont des photos noir et blanc, noires comme le spleen du troufion, blanches comme la
quille qui les attend.
Denis Rigaud.
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