Page 28 - Ihedate - l'annuel 2016 (N°2)
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INTÉGRÉE AU TERRITOIRE GRAND PARIS-GRAND EST, LA VILLE FAIT FIGURE DE VILLE PAUVRE.
La politique de la ville reste
une politique de proximité en prise avec des habitants. Quelle plus-value peut-on attendre d’une approche intercommunale de la politique
à travers Grand Paris-Grand Est ?
Depuis une vingtaine d’années, nous avons déjà une expérience à deux, avec notre voisine Montfermeil. Nous étions deux communes pauvres avec d’énormes besoins en termes de politique de la ville. Nous nous sommes dits qu’en gérant ensemble cette problématique, nous pourrions faire plus avec un outil inter- communal.
Nous avons commencé en gérant ensemble les fonds FEDER (Fonds européen de développe- ment régional), nous avons créé des équipements liés à la politique de la ville, une maison des services publics, une maison de la justice et du
droit. Deux communes pauvres comme Clichy et Montfermeil n’auraient jamais pu bénéficier de ce type d’équipement chacune de son côté. Nous avons mis en commun le développement économique et l’emploi bien que les deux communes ne forment pas un bassin de vie et d’activités pertinent. Ensemble, nous comptons 54000 habitants, nous avons peu d’activités économiques. Les questions d’emploi, de développement économique ou de transports ne se jouent pas à l’échelle de Clichy-Montfermeil. Donc nous savions depuis le début que nous étions limités dans notre périmètre. Les deux maires ont toujours plaidé pour ce qui est arrivé avec le Grand Paris, c’est-à-dire un élargissement du périmètre de cette intercommunalité. C’est une logique pertinente.
Le découpage qui a été fait est-il
lui aussi pertinent ?
Les maires de Clichy et Montfermeil, Olivier Klein et Xavier Lemoine, avaient plaidé pour être avec des territoires qui partagent les mêmes enjeux de politique de la ville. Ce n’est malheureusement pas complètement le cas ; seuls Neuilly-sur-Marne et Noisy-le-Grand partagent vraiment ces questions avec nous, compte tenu de l’échelle de leurs projets. Nous aurions préféré une alliance au nord, avec Aulnay-sous-Bois, Sevran ou Tremblay- en-France qui ont cette culture de la rénovation urbaine et de la politique de la ville.
Aujourd’hui, nous sommes un peu isolés, avec les douze autres maires qui gèrent des communes souvent plus petites que les nôtres. Ils ont des petits contrats de ville alors qu’à Clichy-Montfermeil, nous avons toujours les outils les plus importants en France et Clichy-sous-Bois détient le record des subven- tions de rénovation et de solidarités urbaines. Donc nous ne sommes pas à la même échelle.
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© Fabrice Needam


































































































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