Page 12 - Milano
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Je m’asseyais là, au pied des arbres, ne pouvant détourner les yeux de ce ballet incessant d’illuminations et de fleurs qui tiraient leur révérence tout à tour, inlassablement. Elles paraissaient me dire bonne nuit, leurs pétales se refermant si progressivement qu’elles semblaient me saluer me donnant rendez-vous au prochain coucher de soleil. J’aimais ce moment-là, où, du haut de mes quatorze printemps, j’avais cette incroyable sensation de ne faire qu’un avec la nature, avec tous les éléments qui la composaient, un maillon indiscutable de cette si belle chaîne. Quelques fois, Jérif, mon petit frère, venait enrayer ces instants magiques par ces cris d’enfant, ses courses folles et incontrôlées tout autour de moi me signifiant juste sa volonté d’avoir un partenaire de jeu. Il avait beau insister déployant ses vocalises les plus exceptionnelles, mimant des animaux méconnus jusqu’ici, rien n’y faisait, je ne l’entendais pas...