Page 23 - Milano
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Habituellement, le petit déjeuner était toujours
beaucoup plus calme et reposant que le dîner, tributaire bien entendu de l’état de forme de Jérif. C’est vrai que les deux situations détonnaient complètement tant le silence matinal était impressionnant ! On pouvait presque croire pouvoir entendre les fourmis qui se risquaient à venir ramasser quelques miettes tombées çà et là sur la table. Leur ballet incessant venait donner un peu de vie à ce moment de partage qui semblait comme figé dans le temps et dans l’espace. Pas un mot ne venait troubler ces instants où tout paraissait tourner au ralenti, même nos gestes semblaient s’être accommodés à ce rythme lancinant. Ces choix d’isolement délibéré nous convient tous les trois comme si nous avions ce besoin de nous retrouver avec nous-même, de nous ressourcer pour
mieux affronter nos périples journaliers.
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