Page 26 - MOBILITES MAGAZINE N°40

Politique & institutions
coûts, des besoins des habitants et du bilan carbone car nous sou- haitons parvenir à un équilibre et une crédibilité budgétaire.
: qu’entendez-vous par crédibilité budgétaire ?
AA : nous ne pouvons pas tout fi- nancer. Nous voulons assurer la transition écologique dans l’en- semble de la métropole. Par ailleurs, nous allons devoir faire face à de nouvelles dépenses comme la construction de logements. Nous allons aussi devoir soutenir la re- lance économique. Nous allons ré- orienter les investissements, en sachant que nous ne pouvons pas consacrer plus de 500 m€ par an à la mobilité.
: les projets d’extension du tram sont-ils
remis en question ?
AA : plus le tram s’éloigne des parties denses de l’agglo, plus il va lentement et plus il s’expose à un certain nombre de dysfonction- nements pouvant mettre en péril l’ensemble du réseau. La question est de savoir s’il faut continuer à investir dans ce mode ou créer des lignes de bus plus perfor- mantes. De plus, nous souhaitons aussi développer l’usage du vélo et de la marche.
: quels sont vos projetsenmatièredevélo ?
AA : il va falloir créer des espaces dédiés. Jusqu’à présent, on faisait un peu de replâtrage : c'est-à-dire qu’on prenait de l’espace aux voitures pour le donner aux vélos. Tout cela n’a pas abouti à grand chose si ce n’est que nous sommes confrontés à des automobilistes furieux d’être coincés dans des embouteillages alors que les pistes cyclables sont désertes.
: comment souhaitez-vous procéder
pour atteindre un meilleur équilibre entre les modes ? AA : il faut repartager la voie pu- blique à chaque opération de grands travaux. C'est-à-dire, repen- ser la ville avec des voies cyclables dédiées et sécurisées, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Cette autre vision d’aménagement urbain demandera un peu de temps. Je ne suis pas l’ennemi de la voiture car nous avons besoin de ce mode. mais il faut arriver à un partage des usages plus rationnel et mieux pensé.
: quels sont vos projets pour les piétons ?
AA : il ne suffira pas de retirer les voitures stationnées sur les trottoirs pour favoriser la marche. Nous voulons élaborer un véritable plan piéton dans lequel seront budgétés de lourds travaux. Aujourd’hui beau- coup d’obstacles sur la voirie em- pêchent de se déplacer à pied, no- tamment les personnes à mobilité
réduite. Il faudra investir dans du mobilier urbain, créer des trottoirs dans les rues où il n’y en a pas.
: à quelle échéance allez-vous réaliser ces
projets ?
AA : nous nous accordons un an pour concevoir un nouveau schéma de mobilité. Parallèlement, nous travaillons avec la région Nouvelle- Aquitaine et la SNCF pour faire aboutir le projet de RER qui amé- liorera les problématiques de dé- placements car la mobilité doit être pensée en lien avec les territoires qui entourent bordeaux métropole. Nous allons relancer la DUP concer- nant le bus à haut niveau de service entre Saint-Aubin et bordeaux. Enfin, la desserte en tram de l’aéroport et de la zone aéroportuaire (dont les travaux ont été retardés à cause du Covid) devrait être opérationnelle en janvier 2023. z
PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTINE CABIRON
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26 - MOBILITÉS MAGAZINE 40 - SEPTEmbRE 2020
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