Page 9 - MOBILITES MAGAZINE N°40
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                  técoLogie/STRATÉGIE nouvelles villes vertes
les programmes de transports des villes conquises par europe-écologie-les Verts manquent-ils d’envergure ? au-delà de l’image récurrente du cycliste heureux en centre-ville, il s’agit de l’envergure géographique de ces programmes, mesurée à l’échelle des agglomérations et des métropoles. on constate que les références à d’éventuels systèmes ferroviaires d’agglomérations type ReR restent imprécises voire absentes, malgré le retard connu des grandes villes françaises dans ce domaine, et ce en dépit de la volonté politique de limiter la place de la voiture en ville, systématiquement affichée par tous les programmes des nouveaux élus ...
          La ville-centre avant tout. C’est cette vision restreinte qui à première lecture semble être
dominante dans les programmes des nouvelles équipes municipales dirigées par europe-Écologie Les Verts (eeLV) à Annecy, besançon, bordeaux, Lyon, poitiers, Strasbourg et tours. S’il est vrai que l’élection se joue d’abord dans chaque com- mune, la politique des transports et plus largement celle de la mo- bilité se décide - et se finance - à l’échelle intercommunale de l’ag- glomération ou de la métropole. Aussi, la concrétisation des quel- ques projets suburbains ou péri- urbains qui peuvent figurer dans les programmes des nouvelles équipes municipales élues dans les villes-centres, devrait passer par l’influence, voire la majorité politique, que ces équipes pourront conquérir dans les structures intercommunales.
même si « jamais les écologistes n’ont été en mesure de peser autant sur le cours des choses », comme se félicitait Julien bayou,
1) Les tensions concernent également Lyon intra- muros comme l’ont montré les incidents durant la campagne municipale entre Grégory Doucet et un collectif d’habitants du quartier lyonnais de La Guillotière opposés à sa
« boboïsation ».
secrétaire national d’eeLV, au soir du deuxième tour des municipales, la « bataille des transports » se jouera à l’échelle des aggloméra- tions qui, dans ce domaine, concen- trent de plus en plus de pouvoirs. et si certaines communes limi- trophes des villes-centres sont acquises aux projets écologistes, d’autres situées en seconde péri- phérie seront plus difficiles à convaincre. Ce sont d’ailleurs sou- vent celles où, faute d’offre de transport collectif fiable, on ne voit pas d’issue hors de la voiture. Or, même à Lyon et en dépit du bas- culement politique de la métropole, « la vague écologiste n’a pas franchi le périph », constate notre confrère médiacités. et même elle n’a pas pu couvrir ici toute la ville-centre(1). et si les communes de périphéries sont affectées par les décisions du maire de la ville-centre, elles ont également leur mot à dire dans le cadre des institutions d’agglomé- rations ou métropolitaines, et par- fois même, ce sont celles qui font l’élection du président. Ce qu’a dé-
montré l’échec lors de ce « troisiè- me tour » du candidat d’Éric piolle, maire sortant eeLV pourtant réélu à Grenoble.
L’emblématique cas
d’Annecy
À Annecy, le programme de la liste
« réveillons Annecy », menée par l’Écologiste François Astorg, avait affiché clairement son orientation, puisque l’objectif politiquement affiché était de « créer un choc de l’offre  de  transport  en  commun » dans une agglomération où la part
de ces transports ne représente
que 6,5 % des 685 000 déplace- ments quotidiens. À l’échelle de la communauté du « Grand Annecy »
(12 communes et 142 000 habitants dont 36,6 % dans la ville-centre),
le programme transports, sera piloté
par... François Astorg, nouveau maire d’Annecy. Alors que le 16 juillet 2020,
le «Grand Annecy» a élu à sa présidence Frédérique Lardet (députée et adjointe au maire d’Annecy), c’est le maire d’Annecy lui-même qui est devenu le vice- u
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