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 lariés, pour lui permettre d’améliorer sa performance globale », explicite Gildas Lagadec, président de la FNTV Bretagne. Pour cela, il faut trouver les moyens de sortir des clichés, des fausses représentations qui cachent souvent des peurs. « Pour bien se connaître, il ne suffit pas de se parler, il faut produire quelque chose ensemble », ajoute Jean-Pierre Nédélec, celui qui a présidé aux formations en binômes.
Les freins
Chez les transporteurs, on s’est concentré sur des chantiers concrets, dans le cadre d’une action « qualité de vie au travail » de l’ARACT (Agence régionale d’amé- lioration des conditions de travail) : améliorer la communication dans l’entreprise (Transports Orain), ré- duire l’amplitude de la journée des conducteurs (Cars Bihan), analyser les causes de l’instabilité des plan- nings des conducteurs (Cars de l’Elorn), améliorer le traitement des situations de stationnement gênant (Perrin Tourisme) ou encore réduire les déplacements des conducteurs dans l’enceinte du dé- pôt (Transdev– CAT 29). Des sujets d’efficacité et d’amélioration des conditions de travail.
Les formations se sont terminées il y a un an. Qu’en reste-t-il dans les entreprises ? Sondés, les par- ticipants estiment naturellement à 93% avoir mieux compris les enjeux d’un bon dialogue social. « La performance sociale produit de la performance économique parce que nous sommes dans un métier de service », résume Sté- phane Turbin, directeur d’exploi- tation de Réseau Grand Ouest mo- bilités.
Logique, les relations dans les en- treprises se sont améliorées. La confiance mutuelle a grandi dans 75% des cas. Plus intéressant, la meilleure perception du cadre lé- gislatif permet à 46% des sondés
Q
Philippe Portier de la confédération nationale CFDT estime qu’il faut faire comprendre désormais aux autorités organisatrices en France qu’un contrat commercial est aussi un contrat social.
des ordonnances Macron, il faut le faire ! Enclencher une spirale positive dans ce contexte, emmener un col- lectif, c’est dur. Pour cela, il faut privilégier vitesse et action », ana- lyse Gildas Lagadec, président de la FNTV. mais, comme si les Bretons n’avaient simplement qu’anticipé les choses, ces deux textes ont renforcé les obligations de dialogue social. Autre incidente, la directive européenne marchés publics, trans- posée en droit français en juillet 2015, vise à y généraliser le « mieux disant-social », comme le volet « commande publique » de la Charte sociale bretonne quelques mois avant. Simplement, les dé- crets d’applications, depuis, rendent difficile de la traduire en clauses opérationnelles sur la qualité du dialogue social dans les appels d’offres. Il reste que, pour le mo- ment, la région Bretagne se place sur cette ligne-là. « Saluons le changement qui fait du social une condition de la compétitivité des entreprises plutôt que de le consi- dérer comme une charge, lourde à porter », insiste Gérard Lahellec, le vice-président transports et mo- bilité de la région.
mais en cette rentrée, un test gran- deur-nature du bon climat social se profile : la pénurie de conduc- teurs, qui a déjà forcé les trans- porteurs à s’entraider sur certains circuits scolaires. « Est-ce que tout cela va nous aider face à la pénurie du personnel ? La question est bonne », reconnaît simplement Pascal Flipeaux, délégué syndical central chez Transdev Bretagne. « Nous risquons d’avoir du mal à assurer tous nos services », confirme un responsable du groupe. Tout le monde estime néanmoins que les entreprises portant le Label Social Transports apparaîtront plus attirantes que les autres. Et rendront le secteur dans son entier plus at- tractif. C’est tout le pari. z
TEXTE ET PHOTOS : HUBERT HEULOT
      Les trois quarts du parc d’autocars breton va être labelisé social transports.
de mieux remplir leur mission dans le dialogue social institutionnel en- tre directions et institutions repré- sentatives du personnel. Déception, de nouveaux accords n’ont été si- gnés que dans 24% des cas. Les freins au dialogue social sont iden- tifiés : l’organisation dans l’entre- prise (60%), le mauvais relationnel (53%) et l’idéologie (27%), les contraintes économiques, un tout petit peu seulement (7%). Le fait que, parmi les syndicats, seule la CFDT soit partie prenante en est un autre.
Le test de la rentrée
« Réaliser un truc pareil en pleine réforme El Khomri puis au milieu
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