Page 37 - MOBILITES MAGAZINE n°53
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    INTERVIEW / CHARLOTTE SERRES, directrice générale de Voi France service est un métier de logistique
Voi France, filiale du suédois Voi, est arrivée avec ses trottinettes électriques dans l’Hexagone en 2019. Avec aujourd’hui une flotte en activité de quelque 1 600 engins et 16 employés, cet acteur a fait ses preuves à Paris, Lyon et Marseille. Le point de vue de Charlotte Serres, directrice générale de Voi France, permet de mieux cerner le développement actuel de ce marché.
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: Quel est désormais le
positionnement de Voi France sur le marché de
la trottinette électrique
en libre-service ?
Charlotte Serres : Nous sommes arrivés en France en 2019 dans plusieurs villes, notamment Mar- seille et Bordeaux. Ont ensuite été organisés des appels d’offres, par exemple à Angers, Paris ou Lyon, dans lesquels nous n’avons pas été retenus. Aujourd’hui, Voi est donc présent à Marseille avec 1 500 trottinettes et à Bordeaux avec 100 engins. Cependant, nous continuons à répondre aux diffé- rentes consultations lancées par les agglomérations et sommes confiants dans notre capacité à répondre aux besoins exprimés. Notre activité est avant tout un métier de logistique, et nous maî- trisons bien cet aspect de notre activité.
: Qu’est-ce qui, selon vous, caractérise
la démarche de Voi sur ce marché ?
CS : Nous travaillons beaucoup en collaboration avec les autorités or-
ganisatrices de mobilités pour offrir la réponse la plus complète pos- sible. A Marseille par exemple, no- tre contrat est de deux ans, possi- blement renouvelable une fois. Bien sûr, nous nous heurtons tou- jours au fait que les trottinettes en free-floating n’existent que de- puis peu et qu’il reste encore beau- coup de travail à réaliser en matière de normes, de critères et de défi- nitions de besoins. Un travail que nous faisons donc au quotidien avec les collectivités intéressées.
: On évoque de plus en plus les difficultés de
la coexistence des modes,
voire les problématiques de sécurité autour des trottinettes électriques. Comment répond Voi France à ces interrogations ?
CS : Il faut d’abord rappeler que la Suède est le berceau d’une vision « zéro accident ». Dans cette lo- gique qui nous est propre, Voi a donc développé une école de conduite pour la sécurité. Par ail- leurs, la pérennisation des cyclo- pistes nous semble être une bonne nouvelle en termes de sécurité. Enfin, nous constatons que les jeunes passent de moins en moins leur permis de conduire automobile, tout en ayant tout de même besoin de mobilité à des stades divers. Nous travaillons donc à des actions de sensibilisation et d’éducation routière.
Par ailleurs, nous réalisons aussi
des actions destinées aux non uti- lisateurs de nos produits, pour leur faire mieux connaitre la trottinette. Enfin, sur la question du partage
de l’espace, nous avons par exem-
ple à Marseille, créé des zones de stationnement spécifiques pour justement favoriser un partage équitable de la voirie. Nous sommes aussi autorisés à opérer u
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  VOI EST ENCORE UNE STARTUP
Voi ne communique pas ses chiffres. Voi a com- mencé à fonctionner il y a presque trois ans et, comme dans toutes les startups, l’entreprise est dans une phase où les investissements basés sur des tours de financement sont cruciaux. Voi a ainsi levé 370 M€ de fonds depuis sa création, dont 45 millions durant l’été dernier. 2021 et 2022 seront des années d'investissement dans de nouvelles villes et de nouveaux marchés, comme la France. L’entreprise espère être rentable d'ici 2023, même si dans plusieurs villes, comme Stockholm, elle an- nonce déjà l’être.
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