Page 32 - MOBILITES MAGAZINE n°16
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                 Opérateurs & réseaux
             RFOÉVCUOSLU/TGIONNV/ Bayonne
Big-bang institutionnel et
technologique au Pays Basque
     Les données géographiques et démographiques n'ont pas été les seules à imposer leurs
critères pour le nouveau plan de transport de la région urbaine du Pays Basque. Le calendrier législatif et réglementaire a, par ses boule- versement institutionnels (lois MAPTAM et NOTRe), obligé les élus et techniciens à revoir leurs projets. Pour Jean-René Etchégaray, maire de Bayonne et président de la Communauté d'agglomération du Pays Basque, « les premières réflexions sur un bus à haut niveau de service remontent à huit, voire dix ans ». Les données géogra- phiques et démographiques ont conditionné le projet initial. « Nous avons trois villes qui forment une véritable conurbation : Bayonne, qui vit toute l'année, Anglet et Biar- ritz qui sont beaucoup plus touris- tiques, et connaissent de fortes fluctuations de population. Les transports en commun étaient pré-
NPour Irizar e-Mobility le choix de la communauté d'agglomération du Pays Basque est symbolique à plus d'un titre. Outre une 1ère pour l'Irizar ie tram, c'est aussi une fierté régionale. En marge des aspects légaux liés aux réglementations nationales,
la communauté linguistique a créé des liens humains forts entre l'équipe projet
du syndicat
des mobilités et Irizar e-mobility.
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cédemment construits autour de leur ville-centre et une desserte des communes satellites », ex- plique-t-il. Un ensemble qui compte 130 000 habitants en milieu dense, et 380 000 si on compte le bassin de vie (soit, selon Jean-René Et- chegaray 60% des emplois du Pays Basque français). « Si, pour les lignes fortes, on avait pu faire un tramway, on l'aurait fait, pré- cise-t-il d'emblée. Ce qui nous a amené à envisager un transport en commun en site propre, c'est le montant des investissements, et la volonté d'un mode qui puisse s'insérer en voirie banalisée. Sur l'ensemble du projet, 60% du par- cours se fera en site propre, 40% bénéficiant de couloirs de bus avec priorité aux feux ».
La quadrature du cercle
En somme, il fallait envisager une solution capacitaire offrant la sou- plesse d'exploitation (et d'insertion)
d'un autobus. Car il faut desservir des centres hospitaliers et cliniques (la conurbation concentre 4000 emplois dans la santé et le para- médical), assurer les trajets pen- dulaires domicile-travail, les éta- blissements scolaires et universi- taires.
La première ligne, annoncée pour une ouverture commerciale en juin 2019, est une radiale reliant Bayonne, Anglet et Biarritz. La se- conde, programmée pour 2021, est un axe partant de Tarnos, dans le département des Landes, filant ensuite vers Bayonne et enfin Saint-Pierre d'Irube. Les deux com- munes terminales de cette seconde ligne servant de tête de pont pour la desserte de leurs arrière-pays respectifs. « On travaille beaucoup sur les parcs relais pour faire du rabattement », explique l'élu. Les bouleversements institutionnels allaient rendre cette démarche en- core plus cruciale.
Pour les habitants de Bayonne, la phase des travaux de génie civil de la première ligne de BHNS a commencé, et avec elle bouchons et grognements. Pour le syndicat des mobilités et la Communauté d'agglomération du Pays Basque, c'est la première étape d'une évolution très profonde... interdépartementale et transfrontalière !
    32 - MoBilitéS MagaziNe 16 - JUIN 2018
 















































































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