Page 3 - MOBILITES MAGAZINE N°11

Editorial
Motum ex machina ?
LLes Assises de la Mobilité se sont clôturées le 13 décembre dernier dans une ambiance presque exaltée, empreinte d’un sentiment de devoir accompli partagé par tous les acteurs présents, qui avaient trouvé là le moyen d’exprimer leur point de vue. Elisabeth Borne, gure gouvernementale à l’incontestable compétence, a mis n à la
partie comme elle le devait, par un discours digne d’un « je vous ai compris » plein de solennité.
Il va maintenant falloir rentrer dans le dur du sujet : la loi.
Conçue à une époque où la répartition des rôles, comme la perception des besoins, étaient
nalement assez simples, la Loti n’est clairement plus adaptée à notre temps, où la complexité des systèmes de transport se double d’enjeux sociétaux et environnementaux majeurs.
Les diverses pierres d’achoppement du projet à venir ne sont sans doute ni la transition énergétique, ni l’impact du numérique sur ce secteur d’activité. Le dé majeur de ce texte sera, non pas d’être une réponse cohérente aux besoins du moment, mais bien d’offrir à l’ensemble des protagonistes un cadre durable. En l’espèce, une règle du jeu qui puisse permettre à tous - métropoles, banlieues et, désormais, « territoires » - de se projeter sur un minimum de quinze ou vingt ans avec un certain nombre de certitudes. Mieux, l’émergence de nouveaux concepts comme l’autopartage, le covoiturage, voire même « l’uberisation » de certains services, démontrent qu’il va falloir concevoir un cadre susceptible d’intégrer, sans exploser, les nouveautés auxquelles personne n’a encore songées.
Le nouveau pouvoir issu des élections du printemps 2017 a voulu tout
renouveler. Soit. Il va cependant devoir faire sien un très vieil adage français : « gouverner, c’est prévoir ».
Et en matière de mobilités, pas seulement à l’aune des prochaines échéances électorales...
PIERRE COSSARD / Editeur
MOBILITÉS MAGAZINE 11 - JANVIER - 3