Page 3 - Voyages & groupe n°35
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 Editorial
” Uneannéeen noir et blanc
Avec la torpeur estivale qui s’installe partout dans l’Hexagone, la vie semble reprendre un cour « presque » normal. Si ce n’était l’omniprésence de masques chirurgicaux dans l’espace public et l’incessante litanie de certaines chaînes d’informations autour de
la « reprise » ou du « rebond » de la contamination au Covid-19, cet
été 2020 pourrait presque faire illusion.
Illusion, car à bien y regarder, si les autoroutes sont bien pleines
aux dates prescrites, la plupart des monuments et musées restent
eux plutôt vides, les hôtels sont fort loin d’afficher complet, les
restaurants comptent facilement les couverts, les cinémas sont
boudés. Quant aux salles de spectacles et aux boîtes de nuit, elles
restent désespérément silencieuses... Difficile aussi de ne pas
remarquer des gares et aéroports fort loin de leur affluence
habituelle, ou de ne pas avoir le regard attiré par les navires de
croisières sagement alignés au repos dans plusieurs grands ports
en mal d’activité. Enfin, chose inhabituelle s’il en ait au cœur du mois de juillet, on parle presque exclusivement français dans à peu près tous les hauts lieux du tourisme. Du côté des tour- opérateurs, on guette comme le lait sur le feu les processus de réouverture des destinations fermées ces trois derniers mois, et les programmes de vols des compagnies aériennes qui échappent encore au dépôt de bilan. Quant aux spécialistes du groupe, les plus chanceux commencent à peine à engranger quelques demandes de devis pour... le printemps 2021. N’en déplaise à ceux qui veulent à tous prix distinguer dans ce théâtre d’ombre une renouveau salutaire du tourisme, même l’illusion du moment est loin d’être parfaite. Le réveil de la rentrée risque d’être douloureux.
Pierre Cossard/ DIrECtEur DE LA réDACtIoN
 VOYAGES & GROUPE 35 - JUILLET/AOÛT 2020 - 3
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