Page 19 - MOBILITES MAGAZINE n°45
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  plémentaires pour
abondant sur terre et doté du pou- voir calorifique le plus élevé de tous les combustibles existants, l’hydrogène (sous sa forme mo- léculaire H2) est une solution d’ave- nir. Elle est adaptée à tous types d’usage : mobilité lourde et inten- sive, transports en commun en agglomération mais également véhicules légers. Exploitable sous forme de carburant vert grâce à l’électrolyse de l’eau utilisant un courant électrique de source re- nouvelable, l’hydrogène équivaut à un carburant fossile sur le plan de l’autonomie et du temps de rechargement, soit 5 minutes pour 500 km d’autonomie. Stockable, transportable et renouvelable, ce carburant alternatif n’émet aucun résidu toxique ni polluant.
A quel stade de maturité sont les marchés de
ces carburants aujourd’hui en France ?
La première voiture électrique date de 1834 et l’hydrogène a été utilisé comme carburant dans les diri- geables dès le début du XXe siècle. Mais elles étaient alors bien trop coûteuses !
Le GNV a été le premier à prendre son essor en France, au début des années 2000. Selon l’association française du gaz naturel véhicules (AFGNV), 23 000 véhicules roulent au GNV aujourd’hui en France, dont 12 % des bus urbains et 2,5 % des poids-lourds vendus. Com- mercialisé il y a environ 10 ans, le
BioGNV présentait déjà en 2019 un taux d’incorporation de 16,5 % du GNV distribué en France. Marché très dynamique et devenu auto- portant il y a 5 ans, le développe- ment massif de ses stations est assuré par de nombreux acteurs privés. A travers son offre de mo- bilité durable gaz GNVERT, ENGIE Solutions exploite notamment une cinquantaine de stations publiques distribuant du BioGNV en France. Plus récent, le marché de la mo- bilité électrique connaît une crois- sance exponentielle, avec dix fois plus de nouvelles immatriculations de véhicules électriques entre 2010 et 2019, passant de 1 000 à 70 000. Aujourd’hui, la France compte en- viron 30 000 infrastructures de re- charge et 345 000 véhicules élec- trifiés** ! Un nombre qui augmen- tera avec l’objectif gouvernemental de passer à 100 000 bornes de recharge d’ici fin 2021, objectif au- quel ENGIE s’est naturellement as- socié. L’hydrogène, carburant pro- metteur mais exploité récemment pour la mobilité routière, en est à ses débuts. Pour autant, le nombre de stations que nous déployons sur le territoire va croissant. Il est fortement encouragé par le plan gouvernemental.
Comment favoriser l’essor de ces filières
et leur déploiement ?
Bien sûr, étant donné le coût de toute nouvelle technologie, le rôle des pouvoirs publics est dans un
premier temps primordial pour soutenir l’investissement, la mise en place des premières infrastruc- tures et stations de recharge et l’achat des premiers modèles de véhicules. Mais l’exemplarité de projets favorisant une mobilité plus vertueuse est à ce prix ! Ensuite, au tour des acteurs privés d’assurer le changement d’échelle et l’in- dustrialisation de la technologie. En réalité, le déploiement de ces carburants alternatifs ne peut ré- véler son plein potentiel qu’à tra- vers la mobilisation de tout un écosystème d’acteurs publics et privés, mais aussi économiques implantés sur le territoire. C’est notamment en fédérant les insti- tutions publiques, les collectivités mais aussi les entreprises locales, en tenant compte des besoins et du maillage industriel propre à chaque territoire, qu’ENGIE Solu- tions a pu récemment prendre part au déploiement de stations hydrogène à Toulouse (Hyport), en Bretagne (HyGO), en Auvergne Rhône Alpes, à Toulon et au sein de la ville de Pau, où les Fébus roulant 100 % à l’hydrogène vert ont été mis en service en 2019. Des projets prometteurs ! z
ALBERT PEREZ
DIRECTEUR ACTIVITÉS NATIONALES & SUD ENGIE SOLUTIONS
* -95 % en regard de la norme Euro VI. ** Chiffres de l’Avere, mai et juin 2020.
 MOBILITÉS MAGAZINE 45 - FÉVRIER 2010 - 19
 



















































































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