Page 42 - MOBILITES MAGAZINE N°23
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                 Politiques & institutions
  Mais le choix des tracés existe déjà. « C’est une construction de notre association, un legs des dé- partements qui conservent la connaissance fine des voiries et offrent toujours leur capacité d’in- génierie en la matière aux com- munes », indique Chrystelle Beur- rier. Pour elle, l’initiative devra venir à l’avenir des communes et des intercommunalités pour conti- nuer à mailler le territoire et s’ap- puyer sur ces réseaux pour déve- lopper la mobilité vélo autour d’elle, « dans un rayon de trois kilomètres autour de toute concentration d’activité, bourg ou zone d’acti- vité ». Pour elle, quand une com- munauté de commune en a la vo- lonté, qu’elle est secondée par le département, aidée financièrement par la Région et que l’Etat facilite le travail en vendant telle emprise ici où là, c’est le bonheur ! Elle donne l’exemple de l’agglomération d’Annemasse - dont elle est élue - qui multiplie les services et les distinctions autour du vélo.
Le coup de pédale de l’Etat
Dans ce contexte, le plan du gou- vernement vise à donner un coup d’accélérateur. « Une fois que l’Etat n’a plus eu d’argent pour faire des routes, il a fait du transport collectif. Maintenant qu’il n’en a plus non plus pour cela, il propose du vélo et des modes doux », ob- serve, cynique, Stéphane Schulz. Mais l’Etat investit dans le vélo pour la première fois. Un fonds « mobilités actives-continuités cy- clables » de 350 M€ sur 7 ans, soit 50 M€ par an, là où les asso- ciations de cyclistes en deman- daient 200. « Sauf que comme les collectivités cofinanceront, nous serons plutôt à 150 M€ par an », tempère Olivier Schneider. Ce fonds vise à lever les grands obstacles à la circulation des vélos : rocades urbaines, voies ferrées. Et 20 M€ viendront compléter, de
N Olivier Shneider : “Il ne faut pas se tromper d’échelle et ne pas confondre confort de quelques uns avec une véritable politique de transport “.
N Etienne Chaufour : “Nous ne disons pas au gouvernement que nous ne l’avons pas attendu pour agir en ce sens, mais presque “.
N Vanik Berberian : “ Après le 80 km/h et la hausse des tarifs des carburants, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux qu’un plan vélo !”
  N Stéphane Schulz : “L’avènement de l’assistance électrique n’en a pas fini de bouleverser le paysage.”
  La trottinette éLectrique, un véritabLe orni !
La trottinette électrique est devenue un des nouveaux moyens de déplacements urbains parmi les plus pri- sés. Pourtant, elle aujourd’hui, du point de vue pure- ment juridique, un véritable objet Roulant non iden- tifié.
En effet, comme le rappelait récemment dans les co- lonnes du Figaro, Maître Rémy Josseaume, président de l’automobile-Club des avocats, leur usage n’est pour l’instant pas réglementé, et donc en principe in- terdit.
Et de rappeler que, à la différence des trottinettes sans moteur, qui s'assimilent à des véhicules piétons, la trottinette motorisée n'est pas autorisée à circuler sur le trottoir. L'article R-412-34 du Code de la route exclut sur cet espace tout engin à moteur (à l'exception des véhicules d'infirme). En l'absence de réception, c'est-à-dire d'homologation officielle, l'usage de la trottinette électrique, qui demeure un «engin à mo- teur», est aussi interdit sur la chaussée sous peine d'une contravention de classe 5 (art. L. 321-1-1 du Code de la route: 1 500 € d'amende).
Enfin, la piste cyclable étant réservée aux cycles (ce
que n'est pas la trottinette électrique) à deux ou trois roues propulsées par l'énergie musculaire (art. R. 311-1 du Code de la route), la trottinette électrique en est aussi exclue.
Dernier point soulevé par Rémy Josseaume, celui de la responsabilité civile des usagers, qui ont de fait l’obligation d’une couverture assurantielle spécifique... PC
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