Page 3 - MOBILITES MAGAZINE N°50
P. 3
Editorial
Tout ça pour ça ?
Voilà que vient de se terminer (dans l’indifférence) le grand rendez-vous électoral de cette année 2021, plutôt marquée par la crise sanitaire et économique que par son effervescence politique. Du point de vue des transports collectifs - notre sujet - il n’y aura donc pas de révolution, la grande majorité des
exécutifs sortants ayant été renouvelée. Une bonne chose sans doute pour les opérateurs et les industriels impliqués dans ce secteur. En effet, dans le contexte du moment, marqué surtout par l’instabilité née d’une transition écologique imposée à marche forcée et d’une
économie malmenée, la filière a avant tout besoin aujourd’hui de visibilité. Autorités organisatrices de mobilités de premier rang, les régions sont devenues un des interlocuteurs privilégiés de la plupart des opérateurs et de nombreux industriels. Elles pilotent désormais au plus proche de la réalité du terrain les expérimentations de nouvelles technologies ou de nouveaux services et, cerise sur le gâteau, elles sont aux manettes sur la majorité des fameuses « lignes ferroviaires du quotidien ». Autant dire qu’une nouvelle vague de « dégagisme » appliquée cette fois aux régions aurait certainement déstabilisé un peu plus encore un secteur des transports déjà bien malmené. Quelle que soit sa conviction politique, quel que soit le bulletin de vote glissé dans l’urne, l’observateur attentif ne peut que se féliciter de cette continuité qui est certainement une bonne chose pour ce secteur.
Seul bémol peut-être, certaines alliances d’entre deux tours contraindront
sans doute quelques-unes des nouvelles assemblées régionales à des compromis discutables (mais trop souvent peu discutés) en matière de transition écologique. Un sujet pourtant suffisamment complexe pour qu’il soit décorrélé de toute posture purement idéologique...
PIERRE COSSARD / Directeur de la rédaction
MOBILITÉS MAGAZINE 50 - JUILLET/AOÛT 2021 - 3