Page 3 - MOBILITES MAGAZINE N°48
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 Editorial
 Pensée simple, esprit complexe...
N’en déplaise à certains petits esprits, sans doute fort jaloux de devoir toujours s’agiter à l’ombre de quelques grands, en ce mois de mai 2021, bicentenaire de la mort de Napoléon 1er, il semble judicieux de regarder la Lune et d’oublier le doigt qui la pointe. En ces temps déjà fort complexes du fait d’une situation sanitaire
et économique hors du commun, peut-être est-il bon de reprendre à notre compte un de ses traits d’esprit qui le caractérisent : « Le plus simple est toujours le meilleur... Toutes les combinaisons compliquées doivent être écartées ; la simplicité est la première condition de toutes les bonnes manœuvres ». Entre les protocoles qui se multiplient comme les petits
pains en d’autres temps, et le maquis des aides aux entreprises qui rebuterait le plus fidèle des adeptes de Franz Kafka, il semble utile de s’éloigner un temps de la pensée trop complexe. En effet, si le pays est aujourd’hui sous cloche, immobile et perfusé aux aides gouvernementales, demain verra à n’en pas douter le retour des besoins - et des envies - de déplacements. Le fameux « monde d’après », qui nous fut tant vanté il y a encore quelques mois ne sera ni meilleur, ni pire, juste quelque peu différent. Parce que tous ceux qui ont encore un emploi ne sont pas éligibles au sacrosaint télétravail, nous aurons toujours besoin d’infrastructures de transport de masse, dont il faudra certainement améliorer la tenue, mais qui resteront l’Alpha et l’Omega de la gestion des flux d’usagers. Sans doute les villes moyennes devront-elles investir encore plus dans des solutions adaptées à leurs besoins, car les mégapoles auront, confinements à répétition obligent, perdu de leur
superbe et de leur attirance. La transition énergétique, qui est désormais entrée dans les mœurs, devra aussi sortir du syndrome de « l’usine à gaz » qui la caractérise encore trop souvent. Il faudra s’adapter de façon simple, pragmatique et économiquement réaliste. Un triptyque qui devra sans doute rester à l’esprit des opérateurs face à des clients qui attendront d’eux des solutions à leurs problèmes. Le transport de demain devra donc devenir, comme la guerre, paraît-il, « un art simple et tout d’exécution... ».
    PIERRE COSSARD / Directeur de la rédaction
MOBILITÉS MAGAZINE 48 - MAI 2021 - 3
       


























































































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