Page 34 - MOBILITES MAGAZINE N°24
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                               Opérateurs & réseaux
  amusante qui vous renseigne sur le nombre de personnes aidées sur un trajet et compare votre uti- lisation d’une ligne de transport public donnée à celle des autres voyageurs.
À ce jour, il semble en France assez facile de figurer parmi les premiers « fidèles » de cette appli sur une ligne : c’est flatteur certes, mais interroge sur la fiabilité des informations issues de ce dispositif, le volume d’utilisateurs semblant encore loin de garantir l’exactitude du temps réel.
Certaines applis telles que Moovit ou MyBus permettent en outre à chaque utilisateur de signaler un dysfonctionnement (retard, incon- fort...) aux autres voyageurs. Demain, et à condition d’atteindre une masse importante d’utilisa- teurs, un indicateur d’occupation du véhicule en temps réel pourrait être donné automatiquement : Google y travaille...
La fusion des fonctions information et vente
Mais, hors GAFA, pour lesquelles il semble peu utile de s’inquiéter, quel peut être le modèle écono- mique de ces applications ? Ce n’est pas tant l’information délivrée aux voyageurs qui constitue une source de revenus que la vente des titres de transport et la four- niture de données aux AO. si ces applis, qui renseignent utilement tous les voyageurs, sont en capa- cité de vendre des titres, pourquoi dès lors en ouvrir une autre pour acheter son billet ?
C’est ainsi que les sociétés qui ont développé ces outils cherchent à se positionner auprès des autorités organisatrices et des opérateurs. MyBus explique ainsi que sa so- lution de m-ticket « fonctionne 100% à la performance. Nous proposons des tarifs de déploie- ment très concurrentiels puisque notre technologie est légère et
La data et l’analyse des historiques des mouvements en temps réel dans les villes aident à prédire l’activité future (...)
facile à mettre en place. Cerise sur le gâteau : cela se fait en of- frant aux AOM et exploitants toutes les informations statistiques de pilotage de leurs réseaux ». De son côté, Michael Brami, di- recteur des Ventes de Moovit, ex- plique qu’il propose sa solution Maas aux collectivités et aux opé- rateurs, et délivre dans ce cadre les données collectées.
Un risque ou une opportunité pour la
mobilité ?
Alors, lorsqu’on les questionne sur la crainte de certaines collectivités et opérateurs sur l’ouverture des
données et la possibilité pour un tiers de vendre un titre de transport, les sociétés qui développent ces applications expliquent pourquoi cette évolution constitue, selon elles, une opportunité.
Du côté de Mybus, on souligne que « les craintes de certaines collectivités et certains exploitants se résument généralement dans la perte de contrôle et de la dis- tribution et de marge sur les re- cettes tarifaires (rémunération des intermédiaires). Ils oublient sou- vent d’intégrer dans leur analyse que l’ouverture de l’information et de la distribution va faciliter l’accès aux transports en com- mun».
Pour Moovit, « la data et l’analyse des historiques des mouvements en temps réel dans les villes aident à prédire l’activité future (...) et à prendre les meilleures décisions pour leurs citoyens et usagers ». En attendant le texte définitif de la LOM, chaque voyageur peut tester à l’envie les différentes applis disponibles sur le marché et utiliser celle qui lui facilite le plus ses dé- placements : face à la simplicité de la voiture, n’est-ce pas déjà là un point essentiel ? z
ErwAn TErriLLon ConsuLTAnT AssoCié, omnibüs ConsEiL
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