Page 5 - Voyages et groupe N°11
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                ”CE, vous avez dit CE ?
P arlons chi res. En 2014, une étude était menée sur le marché du tourisme de groupe. Les résultats avaient été compilés dans un ouvrage, édité en 2016 à l’initiative d’Atout France. « Un marché qui ne s’essou le pas », relevait alors l’organisme. Quatre ans ont passé et, depuis, plus aucun chi re, plus aucune tendance pour a ner le portrait de cette clientèle et l’évolution du secteur.
Voyages & groupe a donc pris la main dès ce premier numéro de l’année, en vous dévoilant en exclusivité
une étude réalisée en 2017 par Detectour, spécialiste de la prospection groupes dans le tourisme. Ce premier baromètre, que nous vous livrons, s’est penché sur les comités d’entreprise (CE). Un second, sur une autre cible, sera à découvrir dans notre numéro de mars.
Sur ce premier volet, le constat est unanime, les CE apportent une contribution im-
portante au secteur touristique de par les relations nouées quant à la gestion des
activités sociales et culturelles proposées aux salariés, et dont ils ont la charge de-
puis... 1945. Oui mais voilà, les choses ont évolué, et évolueront sans doute
encore face à la mutation du comité d’entreprise en comité social et économique
(CSE). Une disposition qui se mettra en place au plus tard  n 2019. Cette réforme,
actée par le gouvernement Macron, pourrait venir impacter le budget de leurs
activités sociales et culturelles au pro t de celui de leur fonctionnement. De
mauvais augure pour les professionnels du tourisme, même s’il est prématuré
d’évoquer d’éventuelles répercussions sur leur activité.
Rappelons cependant que, ces dernières années, la contribution touristique des
comités d’entreprise représentait tout de même, pour l’ensemble des CE (environ
33 000 en France !), le premier poste de dépenses. Soit en moyenne entre 20 et 30% de leur budget.
Reste à convaincre une clientèle que chacun s’accorde à quali er de volage. De plus, force est de constater que l’héritage du tourisme social s’est transformé, individualisé et, touristiquement parlant, qu’il s’est traduit par des demandes de plus en plus axées sur du séjour en liberté. Et ce malgré la pléthore d’o res proposée par les professionnels, confortées par des garanties adéquates : organisation au cordeau, sécurité, encadrement... Mais séduire et convaincre les comités d’entreprise relève souvent du parcours du combattant. Il faut souvent s’armer de patience.
Pour la simple et bonne raison que les responsables des CE ne sont pas des acheteurs professionnels mais des salariés.
Et qu’il n’existe pas un modèle type de CE. Leur capacité d’achat di ère en fonction de la masse salariale, du secteur d’activité de l’entreprise et, bien sûr, du budget qui leur est alloué. Sans compter les renouvellements de mandat des di érents interlocuteurs et la di culté à  déliser au long cours. Mais, quoi qu’il en soit, même si les décideurs ont peu de temps à consacrer aux voyagistes, ils apprécient le contact direct. Une approche, il est vrai, que ne peuvent pas se permettre tous les opérateurs touristiques.
Pourtant, ces derniers ont un réel atout à faire valoir : leur expertise. Et les responsables CE, souvent peu au fait du secteur touristique, ont forcément besoin d’un partenaire expert. Ne serait-ce que pour éviter toutes déconvenues et retour négatif de la part de leurs membres. “
Editorial
 CATHERINE MAUTALENT / Rédactrice en chef
VOYAGES & GROUPE 11 - FEVRIER 2018 - 5











































































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