Page 24 - MOBILITES MAGAZINE Hors série n°2

2018, année électrique
Le champion de l'homogénéité
A l'issue de ces trois jours de vie partagée avec les protagonistes de cette rencontre, un véhicule se dégage selon nous par son ho- mogénéité. Cela n'est pas tellement surprenant de la part d'une marque qui maîtrise parfaitement le sujet des autobus électriques, sous toutes leurs formes (batteries ou trolleybus) : c'est le Solaris Urbino 18 Electric. S'il n'est pas le plus glamour ni celui présentant le mieux en terme d'ajustage des éléments de carrosserie (rappelons que le Solaris Urbino de dernière génération est construit autour de panneaux démontables, ce qui est bon pour la maintenance mais pé- nalisant sur l'aspect des accos- tages), il force le respect par son impressionnante cohérence. « Ça c'est un autobus ! », a-t-on envie de résumer : hyper fonctionnel et plaisant côté passagers, très per- formant, pensé dès le départ pour limiter les pertes de temps en maintenance, facile à conduire car exempt de tout « piège», c'est une synthèse parfaite de la défi- nition contemporaine d'un autobus urbain. L'implantation et la pro-
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Wolfgang Tschakert en cours d'́evaluation des aspects de maintenance.
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Un jeudi ̀a la campagne...
tection des éléments électriques haute-tension, très soignés et par- faitement signalés, confirme l'ex- pertise de la marque dès que l'on parle courants forts.
Et pour les personnes réticentes à l'idée d'emmener 3 tonnes de bat- teries à bord, mais souhaitant rester en traction 100% électrique, Solaris Bus a tout prévu : la firme dispose dans son catalogue du Trollino 18 IMC ! La quadrature du cercle en somme.
Une bonne adaptation électrique
Le VDL ne démérite certes pas, mais on sent à la conduite qu'il n'a pas été au départ prévu pour emmener autant de poids en toi-
ture. Voire autant de poids tout court, car le VDL s'est révélé être extrêmement paresseux lors des démarrages en côte. Le pire en- nemi du VDL Citea SLFAe-181 est... le VDL Citea Diesel Euro VI ! L'agrément de conduite sous l'angle du compromis confort/tenue de route est incomparablement su- périeur à bord du modèle originel. Bien sûr, en terme d'insonorisation et vibrations, le Citea SLFAe humilie son équivalent thermique, et do- mine les débats lors de cette ren- contre entre autobus à batteries. Le VDL se révèle être le plus si- lencieux du test.
Cela est magnifié par une « qualité de son » agréable aux oreilles des passagers et des riverains. Mais s'il offre un silence de cathédrale, il a la luminosité intérieure d'une crypte.
Elégance et convivialité
Sur ce plan, le Sileo S18 est le plus agréable à vivre pour les passagers, grâce à une excep- tionnelle luminosité intérieure, surtout à l'arrière, où il tranche singulièrement avec la production actuelle d'autobus.
Convivial et élégant, il pèche en contrepartie en terme d'agrément de conduite : traction peu linéaire dans les montées, et direction désagréable le pénalisent au quo- tidien. De même, pour les exploi- tants, ce véhicule est le plus contraignant de la bande : ne pouvant être rechargé qu'en mode lent hors exploitation, il lui faut un chargeur dédié. Les panneaux de carrosserie (très bien réalisés et ajustés) ne sont pas toujours conçus pour une réparation ou dépose facile des éléments.
Des défauts qu'il convient de cor- riger car, hormis cela, le construc- teur Turc Bozankaya traduit là de réels progrès par rapport à la gé- nération précédente.z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
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