Page 5 - MOBILITES MAGAZINE N°51
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 Editorial
Impair et pass...
Certains, qui croyaient être vaccinés contre toutes les vicissitudes de la vie politique du pays, n’en reviennent certainement pas. Les mois qui viennent de s’écouler, loin de la douceur qui sied généralement aux périodes printanières et estivales, auront surtout été marqués par une offensive médiatique méticuleusement orchestrée sur la base de vagues d’informations plus anxiogènes les unes que les autres. Pour résumer le discours
alarmiste du moment, disons que si nous ne mourons pas de la pandémie, c’est l’Apocalypse climatique qui nous aura au tournant. Sans remettre en cause certaines réalités objectives, difficile de ne pas saisir que ces divers scénarii servent parfaitement quelques agendas, parfois fort
éloignés du bien commun, voire de la raison. Certains, et non des moindres, y jouent leurs poids politiques futurs, d’autres - comme le GIEC par exemple - leur raison d’être, tandis que beaucoup sont prêts à s’appuyer sur cette forme d’hystérie collective pour s’assurer de belles mannes financières, qu’il s’agisse d’ailleurs de juteux marchés ou de copieuses subventions, européennes entre autres... Fort heureusement, du moins dans le domaine de la transition dite écologique, certaines voix sérieuses commencent à se faire entendre qui, sans remettre en question la nécessité d’agir, ne se privent plus de pointer du doigt quelques belles incohérences trop souvent cachées sous un tapis tissé de peurs savamment entretenues. Dernière en date, la fameuse limitation «écologique» à 30km/h dans toutes les bonnes agglomérations «apaisées». Les spécialistes du Cerema, insoupçonnables et peut-être agacés par ce qu’ils entendent sur certains plateaux à longueur de temps, ont juste tenu à rappeler que scientifiquement, cette mesure est totalement contre-productive en matière de rejets de polluants. En creux, et malgré les tentatives de rattrapage de l’idée autour du principe de sécurité, tout le monde aura bien compris le poids idéologique de l’autophobie de certain(es) édiles... Idem pour le virage «tout
électrique » qui est désormais imposé aux forceps à tout un chacun. Quelques voix commencent à scientifiquement s’interroger sur la réelle capacité de l’Europe en général, et de la France en particulier, à produire et distribuer assez d’électricité (verte de surcroit) pour alimenter cette belle civilisation nouvelle que l’on nous promet. Malgré le véritable travail de propagande magistralement effectué ces dernières années, les deux emblèmes de cette transition commencent à s’éclairer (de façon intermittente...) d’un nouveau jour : l’éolien affiche un mauvais rendement et un coût prohibitif, et le solaire n’a pas de meilleur rendement et pâti d’une forte dépendance à une production étrangère, etc. N’en déplaise aux architectes de ce nouveau monde qui veut s’imposer, il semble bien que seul le nucléaire puisse répondre aux besoins à venir. Encore faudrait-il ne pas s’acharner à vouloir fermer 15 centrales d’ici 2035, et à réinvestir massivement dans cette technologie pour préparer un avenir qui ne soit pas synonyme de décroissance et d’immobilité. A moins, bien sûr, qu’il ne s’agisse de l’objectif à atteindre ? Peut-être alors faut-il le faire savoir honnêtement aux Français ?...
   PIERRE COSSARD / Directeur de la rédaction
MOBILITÉS MAGAZINE 51 - SEPTEMBRE 2021 - 5
       


























































































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