Page 16 - MOBILITES MAGAZINE THEMATIQUE N°5
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     5 Les filières GNL et GNC sont-elles égales en terme de bilan CO2 ?
  Si le GNL et le GNC sont deux composantes du GNV, les différences vont bien au-delà de leurs simples conditions de stockage.
bien et le réservoir n'atteint pas les pressions critiques. Mais s'il reste en inactivité trop longtemps, suivant une durée variable liée au remplissage du réservoir (voir diagramme), il y a dégazage via un évent. Or, nous l'avons vu à la question 4, le méthane libéré dans l'atmosphère est entre 28 et 36 fois plus contributeur à l'effet de serre que le dioxyde de car- bone. Si ce phénomène peut se gérer à peu près convenablement pour un camion grand routier dé- dié au transport de denrées ali- mentaires, pour un autocar sujet à de fortes variations saisonnières quant à sa fréquence d'utilisation, cela peut poser des problèmes. a ce jour, aucun autobus urbain commercialisé en France n'utilise de réservoir GNL, l'autonomie quotidienne étant compatible avec les réservoirs GNC.
(1) « Le gaz naturel liquéfié, un intérêt straté- gique majeur, limité par des contraintes écono- miques », Commissariat général au développe- ment durable, avril 2011.
  SileGNLetleGNCnesont en apparence que deux formes de stockage du mé- thane carburant, leurs impacts sur les gaz à effet de serre ne sont pas identiques. Le transport du GNL a une empreinte carbone su- périeure à celle du gaz naturel comprimé transporté par gazoduc. D'une part parce qu'il faut liquéfier au départ le méthane depuis le site d'extraction ou de production, ce qui a un coût énergétique. En- suite, son transport maritime puis routier est plus énergivore, même si le transport par gazoduc im- plique une auto-consommation des stations de compression de l'ordre de 20% pour 5000km de canalisations. Selon le Commis- sariat au développement dura- ble(1), la structure des coûts logis- tiques du GNL est la suivante : 60% à la liquéfaction, 20% dans
le transport par méthanier et 20% dans la partie aval. Mais, plus grave, le GNL peut être redouta- blement contributeur à l'effet de serre. Il se produit avec le temps et le réchauffement qui s'en suit un phénomène appelé « boil-off » où le méthane liquéfié à tempé- rature cryogénique redevient ga- zeux. Or les bouteilles isothermes de GNL ne sont pas prévues pour résister à de fortes pressions in- ternes, contrairement aux réser- voirs de GNC conçus pour 200 bars de pression nominale. Dans le cas du GNL, la pression maxi- male admissible par le réservoir est de 20 bars, mais les déga- zages interviennent bien avant. Si le véhicule roule régulièrement (ce qui contribue, par la consom- mation de gaz, à réduire la pres- sion tout en induisant un effet de refroidissement) tout se passe
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