Page 16 - MOBILITES MAGAZINE n°46
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 Politiques & institutions
didats un peu partout en France. A partir, notamment, de la plate- forme “6 axes d’actions-40 pro- positions” de “60 millions de Pié- tons”. Mais le résultat leur paraît maigre. « Nous avons rencontré David Belliard, l’élu vert, en charge des transports et de la voirie à Paris. Jusqu’ici, la priorité, c’est le vélo », regrette Gérard Foucault. La situation risque de changer. « Le collectif est neuf mais il est composé de gens qui ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils sauront, résister à ceux qui chercheront à nous opposer à eux », commente Olivier Schneider, le président de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette).
« Les marcheurs
créent la ville »
Le faire-part de naissance du col- lectif (un communiqué) réclame un « changement radical dans la conduite de l’action publique pour promouvoir les déplacements à pied ». Il s’est accompagné, très vite, d’un manifeste. La marche n’y est pas seulement dépeinte comme un mode actif de dépla- cement, mais les piétons y sont « le ciment du bien-vivre en ville », des « créateurs de la ville » qui ont besoin d’aménagements pour que la circulation automobile s’apaise et que la leur y gagne un confort « qui fait partie de l’at- tractivité de la ville ». Le collectif plaide pour la diffusion d’une « cul- ture de la marche ».
Chez ces “vieux routiers” de la cause piétonne, le premier confi- nement a provoqué un déclic. Ils ont demandé au Cerema* de re- commander aux villes de tester aussi des aménagements provi- soires pour les piétons, pas seule- ment pour les vélos. Le Cerema a refait une fiche. Ils ont tenu un webinaire sur le sujet qui a eu 700 inscrits et 500 participants. « La pandémie a révélé l’impor-
tance de la marche », indique Gé- rard Foucault, le président de « 60 millions de piétons » dans sa let- tre-info du mois de février. Pour Anne Faure, le confinement a sur- tout frustré les adeptes, de près ou de loin, de la marche en les enfermant dans un cercle d’un ki- lomètre autour de chez eux. C’est ce qui a provoqué le “réveil”, en germe depuis au moins les Assises de la Mobilité de 2017. « Nous avons bien vu que les cyclistes avaient été pris en compte à partir du moment où ils ont sorti leur baromètre », observe-t-elle.
Trottoirs, potelets et stationnements en voirie L’attitude et les propositions sont déjà bien là. « Les trottoirs sont dévolus aux piétons et à eux seuls, lance Gérard Foucault. Alors que la conviction des maires, c’est qu’ils sont une variable d’ajuste- ment ». Jean-Paul Chevalier, son porte-parole dénonce les 20 000 étalages illicites à Paris, aussi nom- breux que les licites, connus des autorités sans que rien ne bouge. Il suggère que la police fasse enfin le ménage. Et même qu’on dé- barrasse les panneaux de circula- tion plantés là pour l’automobile. « Qu’on réquisitionne des places de stationnement pour cela ! », dit-il. Plus largement, ces militants réclament un plan national piéton, commeilyenaeuunen2018 pour le vélo. « Avec de l’argent à la clé », insiste Anne Faure. Ils veulent une définition juridique du trottoir, la désignation d’un Mon- sieur ou Madame Piéton dans chaque grande ville et d’un élu au moins en charge du dossier dans chaque conseil municipal. Que les communes se donnent des plans Piétons ! Car il s’agit, pour eux, de “reconquérir” la ville. « La ville a été composée pour les engins à moteur. Il faut qu’elle soit recom- posée pour les piétons et les vé-
La diminution
du stationnement
en voirie, pour le
confort des piétons,
passe par l’offre de
stationnement dans
les parcs privés.
Pascale Gibert,
directrice générale de Lyon Parc Auto
        16 - MOBILITÉS MAGAZINE 46 -MARS 2021
 © LYON PARC AUTO
















































































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