Page 26 - MOBILITES MAGAZINE n°46
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 Politique & institutions
    FERROVIAIRE/Stratégie
Les liaisons interrégionales, le
  D’un côté les liaisons à grandes distances, les TGV et les trains “Inter Cités”. De l’autre, les liaisons régionales, les TER. Entre les deux un flou persistant demeure, encore récemment entretenu par le transfert aux régions
de nombreuses liaisons “Inter Cités”. Quelles autorités à mettre en place, quel réseau à esquisser et quels moyens à mobiliser seraient nécessaires pour créer une offre cohérente de trains inter-régionaux ?
Une impression de manque. Depuis deux décennies, la régionalisation ferroviaire
a permis d’identifier le domaine des lignes régionales et, en même temps, de les moderniser, voire même de les sauvegarder, grâce à la politique volontariste des Ré- gions. Tandis que le développement du réseau à grande vitesse a re- lancé les liaisons ferroviaires à grandes distances face aux concur- rences aériennes et autoroutières. Mais ce développement de la grande vitesse a aussi offert l’oc- casion - voire le prétexte - pour la SNCF de liquider nombre de liaisons ferroviaires classiques diurnes et nocturnes(1), une démarche systé- matique qui a eu pour conséquence
de déséquilibrer l’offre et le réseau. Faute de vision globale et cohé- rente de l’État qui se révèle être, et depuis de nombreuses décen- nies, un bien meilleur “stratège” autoroutier et routier que ferro- viaire.
La nécessité de liaisons interré- gionales, même à la marge, est au départ une affaire de bon sens, puisque les frontières ferroviaires et les frontières administratives entre les régions ne sont pas en rac- cord, et qu’il était de toutes façons impensable d’obliger les voyageurs à des correspondances hypothé- tiques entre deux TER dans une non moins hypothétique gare si- tuée en rase campagne. Aussi, les régions, comme la SNCF, cette
1) Au-delà des seules relations principales assu- rées par les nou- velles lignes à grande vitesse cette politique a écarté de la des- serte du réseau grandes lignes un grand nombre de villes intermé- diaires situées sur les lignes clas- siques et qui bé- néficiaient aupa- ravant d’offre fer- roviaire à grandes distances
dernière notamment pour des rai- sons de rotations des matériels et des personnels, ont autant que possible essayé d’éviter les situa- tions les plus absurdes en prolon- geant les TER d’une région jusqu’au nœud ferroviaire le plus proche ou jusqu’à la ville la plus importante de la région voisine.
On ne peut toutefois s’empêcher de penser à une sorte de bricolage en vertu d’accords passés “au coup par coup” entre Régions sur un fond de manque de vision globale. On ne dispose aujourd’hui dans ce domaine pas plus de cadre gé- néral que de financements ciblés. Même si à l’origine l’offre des “trains Corail“, les trains “Inter cités“ d’aujourd’hui, offrait une structure
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