Page 28 - AQMAT Magazine Printemps 2022
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Le gouvernement fédéral se fait reprocher par des scientifiques indépendants de trop baser ses évaluations sur les données des compagnies de pesticides, dont Bayer qui a acquis le Roundup de Monsanto.
Actualité
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d’interdiction ou de prudence quant aux risques des pesticides sur la santé humaine et animale et sur l’environnement, ou encore sous l’effet de la pression des milieux écologique et scientifique non affiliés aux gouvernements supérieurs.
Nous savons par exemple qu’à Laval, depuis le 13 avril 2021, l’utilisation de tout pesticide est interdite, sauf pour des activités horticoles, mais leur vente en quincaillerie n’est pas mentionnée dans le règlement. C’est notamment l’utilisation à but esthétique de pesticides sur la pelouse et sur les végétaux ornementaux à laquelle la ville a voulu s’attaquer, cela afin de protéger la santé humaine, les milieux naturels, la faune et les pollinisateurs. Préserver l’habitat du papillon est priorisé par cette administration municipale qui fait notamment partie du mouvement «Ville amie des monarques ».
Nous savons aussi que depuis le 1er janvier 2022, il est interdit sur le territoire montréalais non seulement d’utiliser des herbicides qui contiennent du glyphosate, comme les produits de marque Roundup, mais il est aussi interdit de vendre ces produits. C’est à notre connaissance la seule agglomération d’importance au Québec qui est allée aussi loin.
Le règlement montréalais vise en fait près de cent produits de pesticides. Il est de la responsabilité du marchand de s’assurer que les produits qu’ils vendent aux citoyens ne sont pas à base d’ingrédients actifs interdits à Montréal.
La Ville effectuera des contrôles des lieux de vente afin de s’assurer que les pesticides interdits ne sont pas vendus aux citoyens. Tout non-respect du règlement sur la vente et l’utilisation des pesticides expose le marchand à des amendes.
Un clin d’œil à la petite municipalité d’Hudson en Montérégie s’impose, ayant été la première en Amérique du Nord à restreindre l’usage du glyphosate sur son territoire.
Il importe de souligner que 99 % du glyphosate est utilisé pour les grandes cultures, ce qui fait qu’on le retrouve peu dans les milieux urbains. Le bannissement de son utilisation par les consomma- teurs aura un impact mitigé sur l’environnement, sur les ventes de Bayer... et sur le chiffre d’affaires des quincailleries.
Le permis de vendre
et le perfectionnement des préposés : plus incidents que jamais
La responsable du Collège AQMAT observe ce qui bouge dans l’actualité et se dit: «J’espère que les quincailleries saisissent la belle opportunité d’affaires et de conseils à la clientèle que représente la vente de pesticides, mais pour cela, il faut que leurs employés responsables obtiennent la meilleure des formations», soutient Isabelle Champagne.
Un ajustement au contenu de la formation «Certification d’expert-conseil en pesticides du Collège AQMAT » a été effectué pour s’adapter à l’arrivée de cette nouvelle réglementation et gérer les impacts que celle-ci aura sur le client, le marchand et le conseiller.
Au-delà de la légalité de l’affaire, chaque quincaillerie qui vend des pesticides peut s’attendre à devoir répondre à des questions de citoyens beaucoup plus soucieux de l’environnement que par le passé.
La direction de l’AQMAT ne saurait trop insister auprès de ses membres pour les inciter à être proactifs en matière de produits et de conseils pour les pelouses, les jardins et les potagers de leurs clients.
Isabelle Champagne, directrice du Collège AQMAT, est formelle : « Un commerçant qui a du leadership auprès de sa clientèle aura intérêt à développer une approche que je qualifierais d’amicale envers la planète, ce qui sous-entend de proposer aux clients non pas le maximum de produits, mais au contraire, le minimum. Ses ventes à court terme seront affectées, mais la relation de confiance avec la population fera que le commerce sortira gagnant dans la durée ».
28 PRINTEMPS 2022
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