Page 8 - AQMAT Magazine Hiver 2024
P. 8

L
e porte-parole de l’AQMAT, également PDG du pro- gramme « Bien fait ici », l’a répété sur plusieurs tri- bunes : les ports, les aéroports et les services douaniers
L’impact des conflits dans les ports est décuplé depuis l’ap- proche de gestion « juste-à-temps » découlant du coût du pied carré d’entreposage et d’une plus grande imprévisibilité des marchés. «Il peut en effet être rentable d’acheter beaucoup et d’avance quand on a l’espace et les liquidités, mais ce faisant, on se met à risque si un marché plombe subitement sur le coup d’une pandémie, d’un cataclysme naturel ou d’un conflit armé», a mentionné M. Darveau en entrevue.
Bref, ce dernier prêche depuis longtemps pour que le droit de paralyser l’activité portuaire ne puisse pas exister. Selon lui, tant les parties syndicales que patronales devraient conserver l’entiè- reté de leurs droits et devoirs eu égard aux normes du travail et à tout ce qu’édicte la CNESST, mais qu’aussitôt que survient une grève ou un lock-out, la notion de services essentiels ou mini- mums devrait entrer en force.
On ferait d'une pierre deux coups : on maintient les droits pour les uns, ce qui évite de mettre en place un système d'arbitrage obli- gatoire, tout en ne privant presque pas la société de 80 à 90 % des services auxquels elle peut légitimement prétendre.
À noter que le concept de service minimum existe dans environ la moitié des pays européens et semble constituer un moyen efficace pour garantir la continuité des services publics. La France fait figure d’exception. Et justement, les grèves y sont nombreuses, longues et paralysantes.
Actualité
  « Chaque arrêt de travail au port, c’est comme une prise d’otage »
C’est en ces termes sans équivoque que Richard Darveau, par sa présence médiatique début novembre, notamment à Radio-Canada et à LCN/TVA, a contribué à l’obtention d’une réaction rapide du gouvernement du Canada afin que les activités reprennent dans les ports
de Vancouver, Montréal et Québec.
ne devraient jamais fermer. Car alors, c’est toute la société qui est prise en otage.
Chaque jour, il se transborde par les ports des millions de dollars en articles de quincaillerie, matériaux de construction, équipe- ments de production et composants d’assemblage.
Richard Darveau a d’ailleurs réexpliqué l’effet en cascades d’une inactivité dans les ports :
«Au départ, l’impact est local et purement logistique, les conte- neurs s’empilent, le trafic sur les eaux est réduit, on cesse d’ap- porter de nouvelles marchandises. Des palliatifs sont imaginés, plus souvent le camionnage, ce qui congestionne encore plus nos artères terrestres. Puis les produits finis commandés par les détaillants ne sont pas livrés en temps ou en quantité attendus, pénalisant les clients et la qualité de relation des commerces avec eux. Nos usines sont aussi vite privées des composants qu’elles font souvent fabriquer outre-mer pour fins d’assemblage ici, en plus de peut-être devoir payer des frais de surestaries. À la fin, le manque à gagner affecte grandement les finances publiques, donc nous tous, puisqu’aucune taxe ne peut être prélevée sur les transactions qui n’ont pas eu lieu. »
 8 HIVER 2024 • AQMAT MAGAZINE




















































































   6   7   8   9   10