Page 23 - AQMAT Magazine Printemps 2021
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 Gestion
 rien pu faire d’autre que subir les délais supplémentaires (80%). Trois répondants sur dix (29 %) disent avoir quant à eux décidé de changer de fournisseurs.
Le plus consternant pour les constructeurs de résidences, c’est qu’ils se butent à un mur quant à l’approvisionnement en alumi- nium, béton, acier, panneaux de gypse et bardeau d’asphalte.
«Beaucoup d’articles en quincaillerie proviennent d’outre-mer alors que le transport international est perturbé et coûte plus cher», remarque Richard Darveau, président et chef de la direc- tion de l’AQMAT.
En plus des hausses de coûts, les consommateurs et les don- neurs d’ouvrage doivent néanmoins s’attendre inévitablement à des impacts lors de la livraison de leurs chantiers en raison de la pénurie de matériaux. « Les clients et donneurs d’ouvrage doivent réaliser que la situation est rendue hors de notre contrôle», observe pour sa part, Éric Côté, président-directeur général de la Corporation des entrepreneurs généraux du Québec (CEGQ).
Certains entrepreneurs de construction résidentielle, comme Michel Marquis de Rimouski, subissent littéralement la situation. «J’ai commandé des portes et fenêtres l’automne dernier et elles ne sont pas encore entrées (février 2021). J’ai donc changé de fournisseur. Cela nous cause un stress et une surcharge de travail », déplore-t-il.
En hausse
Selon le sondage Léger, la moitié des entrepreneurs généraux disent avoir composé avec des hausses de coûts de plus de 20 %. Plus de deux répondants sur cinq (42 %) affirment que le coût des matériaux de construction a augmenté de 20 % depuis mars 2020.
La montée des prix a des conséquences néfastes pour les entre- preneurs certifiés, comme Michel Marquis. «Certains clients changent d’idée à cause des coûts trop élevés. Sur dix soumis- sions, j’en obtiens seulement une ou deux, c’est du jamais vu. »
En ce sens, les associations qui ont commandé le sondage invitent les consommateurs, entrepreneurs et donneurs d’ou- vrage à faire preuve de transparence et de clarté relativement aux termes des soumissions, notamment les délais, et à prévoir des clauses d’ajustement de prix pour s’assurer d’une transaction juste pour tous.
L’enquête aborde aussi les conséquences du manque d’approvisionnement. Parmi celles-ci invoquées par 84% des entrepreneurs sondés, on note des retards hors de leur contrôle dans la livraison de plusieurs chantiers. Une situation qui pourrait s’aggraver au cours des six à douze prochains mois.
 La pandémie incite
à une réflexion sur
les façons de faire. «Quand on veut économiser un peu
en faisant produire
à Shangaï, on peut perdre beaucoup si le produit
ou le composant n’arrive pas à bon port
au moment voulu»
- Richard Darveau
 Solution
En entrevue dans les médias, le porte-parole de l’AQMAT, Richard Darveau, estime que la crise actuelle force à faire preuve de créa- tivité et de solidarité. «Nous sommes tous forcés de repenser les chaînes en termes de circuits courts », explique-t-il. « Peut-être faudra-t-il aussi regarder du côté des agriculteurs et des relations plus filiales et loyales qu’ils ont développé avec les réseaux de vente au détail afin de sécuriser les approvisionnements des uns et les productions des autres ».
Délai plus long
Le manufacturier Vaillancourt Portes et Fenêtres observe des délais de livraison de six à huit semaines, soit deux semaines de plus que l’an dernier. « En ce moment, nos fournisseurs ont atteint leur maximum de capacité de production. Ils rencontrent des pro- blèmes d’approvisionnement en acier», précise le directeur des ventes et du marketing, Martin Stébenne.
Concernant l’augmentation des prix, il prévoit une hausse maxi- male de 10%. «Quand on s’approvisionne au Québec, cela facilite les transactions. On n’attend pas après un conteneur pris dans un port quelque part en Chine », illustre-t-il.
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