Page 39 - André Deymonaz - 2016 ©atelierrean

Je me souviens de l’affiche
que tu as réalisé en 1985

pour le centenaire de la mort
de Victor Hugo.

Beaucoup ont déjà écrit sur ta peinture, Je me souviens que tu n’étais pas très à l’aise avec ce mot « artiste ».

ton enfance dans les îles et ton amour pour le sud de la France.
Je me souviens que vivre de ta passion t’a toujours semblé

1986 – 2016, déjà trente ans que ta passion est aussi devenue un peu anormal.

ton métier, mais qu’en était-il auparavant ?
Je me souviens de tous les succès aussi inattendus

qu’imprévus qui ont suivi, et qui ont fait « vibrer » notre famille.

Je me souviens de toujours t’avoir vu esquisser,

dessiner, caricaturer, sculpter, créer des objets.
Je me souviens...

Je me souviens des fresques géantes que tu as peintes

sur les murs de nos chambres d’enfants.

Je me souviens de tes premiers tableaux réalisés
Je me souviens qu’hier déjà et aujourd’hui encore :

Tu préfères
dans un petit atelier improvisé dans un coin de la salle à manger.
l’école de la vie aux écoles d’art et de commerce.

Tu préfères peindre, en pur autodidacte,
Je me
souviens de tes premières expositions au village,

à l’instinct plutôt qu’avec des règles et des théories. avec d’autres amis peintres.

Tu préfères peindre ce que tu aimes
Je me
souviens des salons des « amis des arts »

plutôt que de suivre une tendance ou une mode. où tu récoltais déjà quelques récompenses.

Tu préfères regarder des œuvres
Je me
souviens du meilleur restaurant de la ville

plutôt que de lire des biographies interminables. où se vendaient tes premières toiles.

Tu préfères parler des œuvres des autres que des tiennes. Je me
souviens de tes premières expositions personnelles

Tu préfères un art visuel à un art conceptuel.
dans les espaces culturels.

Tu préfères, comme dans tes tableaux,
Je me
souviens de ces premiers mécènes qui t’ont donné

vivre une vie faite de bonheurs simples. l’élan pour te consacrer pleinement à ta passion.

Tu préfères que tes tableaux soient exposés
Je me souviens de ta première exposition dans une galerie d’art.

plutôt que stockés dans ton atelier.
Je me
souviens que tu pouvais disparaître des journées

Tu préfères peindre tout le temps car c’est ce que tu aimes. et des nuits entières dans ton atelier.

Alors continue encore très longtemps.
Je me souviens que rien n’était prévu,

les choses se sont succédées naturellement

Laurent DEYMONAZ
Je me
souviens que tu hésitais à quitter ton métier

mais que nous étions tous prêts à assumer ce choix difficile.

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