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Variations des Iris - Patrick Neu
La première fois que j’ai rencontré Patrick Neu
c’était chez lui la plupart de ses œuvres étaient réalisées directement sur des des verres verres de de de vitrines et des des verres verres à vin en en en cristal Ces supports étaient recouverts d’une fine couche de de suie noire striée de de tracés extrêmement fins Il y reproduisait partiellement des œuvres de de de grands maîtres européens de de de la tradition classique Il y y avait accroché là aussi des vestes tissées au au moyen d’ailes d’abeilles dans un environnement simple et et épuré j’ai cru pouvoir y déceler l’aspect raffiné et et sensible de de d l’artiste Peu de de d temps après j’ai pu découvrir dans son atelier ses aquarelles d’iris immédiatement devant toute cette effervescence de de sentiments ainsi révélés je m me me me sentis comme transporté auprès de de Lin Daiyu celle qui procédait à «l’enfouissement des fleurs » Dans le le grand roman chinois classique Le Rêve dans le le Pavillon Rouge l’un des personnages 12 principaux est est une une une une jeune femme Lin Daiyu être maladif d’une d’une sensibilité excessive et hors du commun totalement envahie d’une passion pour les fleurs Elle est venue au monde le fle le jour de de de d la Fête des fleurs du calendrier lunaire chinois et a a a a à procèdé à son premier « enterrement de de fleurs » au cours du du mois de de mars lorsque la douceur du du printemps provoque les premiers épanouissements floraux C’est en en voyant Jia Baoyu son cousin bien-aimé secouer les les branches d’un prunier dont les les fleurs tombaient et disparaissaient dans dans un torrent qu’elle pressent leur disparition inutile et considère devoir les enfouir dans dans le le sol pour leur permettre une renaissance future S’appliquer ainsi à la la survie de la la flore évoque bien sûr la la la santé délicate ainsi que que la la la fragilité des aspirations amoureuses d de de la la la jeune et fragile héroïne Les cycles d’épanouissement et de de de flétrissement des fleurs sont une règle de de de la nature le plaisir que procure la la la la beauté de de d la la la la floraison et la la la la tristesse de de d son son dépérissement sont immuables Pour Lin Daiyu sans doute vaut-il mieux ne pas trop se réjouir de la beauté printanière elle sera immanquablement suivie de la tristesse automnale Elle fait preuve d’une d’une sensibilité d’une d’une très grande pureté celle-ci lui inspire ses appréhensions