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FILMS À VOIR
LES MOISSONNEURS
DE ETIENNE KALLOS (DIE STROPERS) (AFRIQUE DU SUD, FRANCE, GRÈCE, POLOGNE - 2018 - 104 MIN) AVEC : BRENT VERMEULEN, ALEX VAN DYK, JULIANA VENTER... SORTIE LE 20 FÉVRIER 2019
Après quatre courts métrages, Etienne Kallos se lance dans un premier long avec un sujet risqué : décrire la lente dissolution d’une communauté blanche isolée dans le Free State, en Afrique du Sud, les Afrikaners. Adolescent réservé, Janno voit l’arrivée d’un nouveau membre de sa famille d’un mauvais œil. Sa mère adopte Pieter, orphelin des rues, ls d’une prostituée et d’un dealer décédés. L’influence du Théorème de Pier Paolo Pasolini se fait sentir avec ce personnage dont la venue va déstabiliser les fondations de cette famille chrétienne et conservatrice. Pour souligner l’anachronisme de leur mode de vie, Etienne Kallos choisit de lmer ses personnages comme des tableaux de Johannes Vermeer. Sous cette beauté formelle, sourd une certaine violence, faite de jalousie et de rivalité. Qui de Janno ou Pieter va emporter l’amour parentale ? Surtout, Les Moissonneurs décrit une collectivité presque consanguine qui accepte dif cilement la différence de classe, de couleur de peau et qui est vouée à disparaître de toute façon.
SIBEL
DE GUILLAUME GIOVANETTI
ET ÇAĞLA ZENCIRCI
(ALLEMAGNE, FRANCE,
TRUQUIE, LUXEMBOURG - 2018 - 95MIN) AVEC : DAMLA SÖNMEZ, EMIN GÜRSOY, ERKAN KOLÇAK KÖSTENDIL...
SORTIE LE 6 MARS 2019
Non, tous les films féministes ne ressemblent pas à Un beau soleil intérieur, le lm scénarisé par Christine Angot. Sibel le prouve, avec son héroïne aussi dynamique que sa mise en scène dans une intrigue aussi captivante que celle d’un Hitchcock. Âgée de 25 ans, Sibel vit avec son père et sa sœur, qui la méprise, dans un village isolé des montagnes turques. Muette, la jeune femme communique grâce à la langue sif ée ancestrale de la région. Elle passe son temps libre à traquer un loup qui vivrait dans les bois. Lors d’un de ses périples, elle rencontre un fugitif qui l’aidera à se découvrir puis à s’imposer au sein d’une société patriarcale. Avec habileté, Sibel revisite le mythe du Petit Chaperon Rouge avec une réalisation alerte. Filmé en format large, Sibel accuiert un souf e qui arrive à mettre en avant la beauté de son héroïne à chaque gros plan. Cette histoire d’émancipation prend alors des allures de western au fur et à mesure des péripéties et du mystère qui se dévoile.
THOMAS ROLAND
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