Page 48 - Livre French Touch

festival de cannes
LES MARCHES DE LA GLOIRE
L’enchantement se produit dès les premières envolées musicales du Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns lorsque apparaît sur le plus célèbre écran du monde les 24 marches du Palais, couronnées par la Palme d’or du Festival international du lm de Cannes. Dans le théâtre Lumière, ce sont 2 000 personnes qui vibrent à l’unisson quand l’écran ouvre grand ses linteaux sur les premières images du lm pré- senté en Compétition of cielle. À Cannes, le cinéma mondial s’invite dès potron-minet dans les moindres recoins de la ville et à travers ses différentes sélections : Compétition of cielle, Un Certain regard, Quinzaine des réalisateurs, Semaine de la critique, l’ACID (Associa- tion du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) ... avec pour seul mot d’ordre, le lm, le lm, le lm. Et ce jusqu’aux heures avancées de la nuit, couronnées par des fêtes qui font aussi la légende. Depuis 70 ans, le Festival de Cannes adulé fait la pluie et le beau temps dans le paysage cinématographique mondial. Bien sûr, il y a Venise, Berlin, Toronto, mais au nal Cannes reste la grand-messe rituelle du ciné- ma aux batailles d’Hernani mémorables et aux projections d’œuvres exceptionnelles. Le deuxième événement le plus médiatisé au monde, après la coupe du Monde de football, n’est pas près d’être détrôné, avec trois cents chaînes de télévision présentes sur place, ces 35 000 accrédités et ces 5 000 journalistes qui font ou défont les lms sou- vent avec tapage.
Bouillonnant, le Festival International du Film l’est depuis sa nais- sance. Créé à l’initiative de Jean Zay, ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, ce dernier veut implanter en France un événement culturel international capable de rivaliser avec la Mostra de Venise, première compétition internationale dédiée au 7e art. La Mostra, qui, en juillet 1938, couronne, sous la pression d’Adolf Hitler, le docu- mentaire nazi Les Dieux du stade de Leni Riefenstahl. En juin 1939, la création of cielle d’un festival de cinéma en France, affranchi des contraintes des pays totalitaires, à destination des démocraties libres et soutenu par plusieurs pays, États-Unis en tête, est annoncée. « Le but du Festival est d’encourager le développement de l’art cinéma- tographique sous toutes ses formes et créer et maintenir un esprit de collaboration entre tous les pays producteurs de lms » (extrait du règlement, 1948) Il s’agit alors de lui trouver un cadre prestigieux : Biarritz est d’abord retenue sur une liste d’une dizaine de villes fran- çaises, mais c’est nalement Cannes qui remporte l’implantation.
FESTIVAL DE CANNES
Ascent to glory
The charm begins as soon as we hear Camille Saint Saëns’s Carnival of Ani- mals melody, when the 24 steps of the Palace, crowned with the Palme d’or, appear on the most famous screen of the world of the Cannes International Film Festival. In the Lumière theater, 2000 people shiver at the same time when the screen’s lintels opens wide on the rst images of the lm projected in the of cial Competition.
Worldwide cinema runs through Cannes at the crack of dawn in each little cor- ner of the town, throughout its several selections – Compétition of cielle (Of - cial Competition), Un Certain regard, Quinzaine des réalisateurs (Directors’ Fortnight), Semaine de la critique (International’s Critics’ Week), the ACID (Independent Cinema Distribution As- sociation) – with only one watchword, “ lm”, “ lm”, “ lm”, up to late hours at night and early hours in the morning, where the partying brings the legend to life.
Cannes Film Festival is the second most publicized event of the world, after the Football World Cup, and it’s not about to be ousted, with 300 TV channels on the ground, the 35 000 credentials and the 5 000 journalists who are all extremely critical – for better or for worse – of the presented lms.
The ever- rst Palme d’Or was given in 1955 to the lm Marty directed by
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