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Marc-Alexander Burmeister :
« De “Choose France” à “Tchuss France*”, le risque existe »
« Depuis cinq ans, B . Braun Medical a engagé plus de 180 M€ d’investissement dans la R&D et le tissu industriel en France . Après le premier évènement “Choose France” il y a deux ans, la baisse d’impôts promise n’a pas eu lieu . Si l’on ajoute les coupes massives de remboursement, B . Braun Medical a perdu 10 millions d’euros d’autofinancement en France entre 2018 et 2020 . La modernisation de notre parc industriel dans le pays aura bien lieu mais
nous risquons de déplacer le reste de nos investissements hors de l’Hexagone . Le gouvernement français a perdu une partie de son capital de confiance auprès de nos investisseurs . L’approche élitiste fondée uniquement sur l’innovation et les start-up pénalise la valorisation du tissu industriel existant et qui a pourtant fait ses preuves . Dommage . »
(*)“Au revoir”, en allemand .
Marc-Alexander Burmeister,
président de B. Braun Medical.
en quelques mois ! « L’application du règlement européen entraîne déjà des dépenses en croissance constante pour les medtech », notent les experts de D&Consultants . Plus de la moitié des entreprises ont dégagé un budget supplémentaire afin de mettre en conformité les produits déjà présents sur le marché . Mais 44 % estiment qu’elles ne pourront pas tenir les délais de certification demandés . 77 % du panel pronostique de surcroît un retard de mise sur le marché des produits concernés . Trois entreprises sur quatre doivent même arrêter la fabrication de certains produits ou vont devoir rationaliser leurs gammes...
Un marché pénalisé par la lenteur administrative
Pour ne rien arranger, les délais d’accès au marché figurent toujours parmi les plus longs d’Europe . « Les négociations sur les prix durent en moyenne 240 jours, hors suspensions pour complément au dossier, alors que le délai maximum est de 180 jours en moyenne dans l’Union européenne », indique le président du Snitem . De plus, ils impactent le niveau des investissements des medtech en France . Enfin, la faiblesse des remboursements, les baisses tarifaires annuelles (200
millions cette année dans le cadre de la LFSS 2020) et l’instauration de nouvelles régulations comptables, comme la clause de sauvegarde, contrarient particulièrement le secteur . Pour Laurence Comte-Arassus, présidente de Medtronic France, « la complexité et la longueur de l’inscription d’un DM, combinée à un prix qui ne reflète pas la réalité du marché, conduisent 41 % des entreprises à renoncer à mettre certains de leurs produits sur le marché français » . Elle s’inquiète de la perte d(opportunités pour les patients français, privés des dernières évolutions ou innovations . « Il est indispensable de mettre en place un système d’accès au marché qui soit soutenable et compatible avec les exigences règlementaires croissantes », insiste Laurence Comte-Arassus .
Un financement post-amorçage chronophage
La Direction générale des entreprises (DGE), rattachée au ministère de l’Économie, met en avant son rôle dans l’accompagnement des medtech . Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, s’en explique . « Nous avons sanctuarisé le Crédit impôt recherche qui permet
de déduire 30 % de dépenses de R&D . Cela représente 800 millions d’euros par an pour les industries de santé . » Le statut de Jeune entreprise innovante (JEI) accorde une exonération fiscale et un allègement des charges salariales pour les start-up de moins de huit ans . L’annonce de la baisse sur l’impôt des sociétés (11 milliards au terme du quinquennat) et celle du Pacte productif 2025 auraient dû favoriser les investissements dans les medtech . Hélas, il n’en est rien . « Les dirigeants des medtech consacrent un tiers de leur temps à chercher des fonds », observe Cédric Garcia, associé du cabinet d’audit EY . Car les besoins en capitaux des medtech augmentent, notamment en raison des exigences règlementaires accrues et des préalables au remboursement (études cliniques de plus en plus coûteuses) . Plus de la moitié des entreprises (53 %) constatent aujourd’hui un manque de financement post-amorçage . Compte tenu de l’évolution du marché, elles sont 65 % à anticiper un besoin de financement dans les années à venir . Rien ne va plus... et pourtant le secteur reste optimiste .
Bernard Banga, MD Report
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#23 • mars 2020
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