Page 5 - Artworks Katarina Boselli
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Katarina Boselli
Artiste pluridisciplinaire, son travail inclut la photographie, la peinture, la vidéo, la composition numérique, le collage et le graphisme.
Une forme d’impatience la tourmente, des pensées et des idées divergentes et contradictoires qui mettent en exergue le flux du temps qui passe, elle voudrait tout faire, tout voir, tout dire et débute souvent ses œuvres avec une certaine ferveur qui s’apaise au fil de l’élaboration de son ouvrage. Une inclination certaine pour les droits humains en général et le féminisme en particulier, elle s’abandonne aussi volontiers sur des horizons fantomatiques.
Enfant elle s’aventurait dans les doubles pages de livres illustrés, les images devenaient mouvantes et de la même manière, plutôt que de considérer les photographies comme un arrêt du temps, elle aspire à transmettre les histoires qu’elles racontent, qui parlent de ses êtres chers et de sa mémoire, de ses observations et de ses espérances.
Elle ne cherche pas à provoquer la tendance mélancolique qui se dégage souvent de ses œuvres, elle en fait un simple constat, car si il lui arrive de combattre les abysses elle aime avant tout l’absurde et le rire et tient à rester dans l’optimisme et l’envie de transporter des vibrations positives. Inspirée par l’art urbain, elle explore les fêlures dans un regard ou sur un mur et photographie les marques laissées par diverses manifestations comme les tags ou affichages de rue qui se superposent et se déchirent au fil du temps, les intègre comme des nuances à ses projets, représentant ainsi les liens qui rassemblent nos passés à nos présents, nos chassé-croisés et nos antinomies car chacun peut trouver dans ses expressions, une trace de sa propre histoire.
Ses œuvres se caractérisent principalement par la composition photographique.
Elle réalise ses premiers travaux artistiques en impression d’art limités à 5 exemplaires, mais ce procédé de production, délégué à des laboratoires, la prive de l’essence même de la fabrication de l’œuvre.
Trop impatiente pour s’appliquer à la peinture, elle s’oriente vers le collage sur toile, recomposant l’image afin d’en garder l’aspect photographique tout en lui insufflant une ambiance urbaine, unique et originale, exprimant d’une part le temps qui passe dans l’altération des affichages de rue et d’autre part, le lien social que ces mêmes affiches proposent.
On retrouve au travers de cette technique sa collection Arrêt sur image / Scènes de films, série réalisée d’après des photographies de son écran TV, engageant des discussions de sortie de cinéma.
Car c’est le partage qu’elle recherche, l’évocation de lieux et de souvenirs communs, l’éveil vibratoire et la mémoire que chacun-e peut projeter dans ses œuvres aux travers de sa propre histoire et de ses propres réflexions. Toucher l’intime de l’autre sans savoir son histoire, c’est échanger au-delà des mots et sans avoir besoin de comprendre.
Cela dit, ses sujets et les créations qu’elle façonne et crayonne aussi sur des petits formats plus intimistes restent aussi multiples que le monde qui nous entoure.
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