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REVIEW

    On reconnaît généralement dans les publications que le cristallin humain transmet 75 % de la lumière
    proche des UV (300 à 400 nm) jusqu’à 10 ans, mais qu’à 25 ans, le jaunissement du cristallin humain
    réduira la transmittance à 10 %44.

Mélanome de l’uvée
Les publications épidémiologiques indiquent que l’exposition aux UV peut jouer un rôle dans l’apparition de tu-
meurs intraoculaires malignes primitives chez l’adulte, même si l’on a essayé d’établir un lien entre le travail à
l’extérieur et l’exposition chronique aux UV, d’une part, et l’apparition du mélanome de l’uvée, de l’autre, sans ar-
river à des données concluantes45-50. Il a toutefois été démontré que l’effet cancérogène de la lumière UV sur les
enfants, qui peut causer le mélanome cutané, peut être plus important à l’âge adulte51. Le lien pertinent porte sur le
fait que la pathogénèse du mélanome de l’uvée peut être la même que celle du mélanome cutané.

Considérations relatives à la protection oculaire
Tous les optométristes du Canada reconnaissent qu’il faut protéger l’œil contre les RUV et nous devons aborder
de façon routinière cette question avec nos patients. Même si les matériaux dont sont faits beaucoup de lentilles et
leurs revêtements bloquent adéquatement les UV, il importe aussi de tenir compte de la monture des lunettes. Le
travail effectué par Coroneo pour démontrer les dommages causés par la lumière périphérique conjugué à la ten-
dance humaine à se détourner des rayons directs du soleil indique que nous devrions nous efforcer de fournir à nos
patients des montures enveloppantes bien ajustées (Figure 5)52.

Figure 5: Tiré des notes de Ralph Chou

                              K. Clok (2012). Risk of UV exposure with spectacle lenses.

Sans compter les UV qui frappent directement l’œil en provenance de la périphérie, la réflectance des UV provenant de la
surface arrière des lentilles qui n’enveloppent pas le visage ou qui se trouvent trop loin de l’œil constitue aussi une source
de préoccupations. Des lentilles claires sans revêtement antireflets réfléchiront de 4 à 6 % des UVA et UVB provenant de
la surface arrière de la lentille, mais des lentilles dotées d’une couche antireflets réfléchiront en moyenne 25 % des lon-
gueurs d’onde de la plupart des UV53. Ces connaissances ont aidé Essilor SA (France) à mettre au point le facteur E-SPFMC
et à le protéger par une marque de commerce. E-SPF mesure les UV entre 280 et 380 nm qui sont transmis directement
par une lentille, ainsi que la quantité de rayons UV réfléchis de la surface arrière de la lentille à un angle de 145 degrés :

                                                                                          1

                                                         tUVO° + Ruv145°

CANADIAN JOURNAL of OPTOMETRY | REVUE CANADIENNE D’OPTOMÉTRIE VOL. 79 NO. 2                                                                                         23
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