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La Tribune des travailleurs - No263 - Mercredi 4 novembre 2020
Lecteurs, à vos plu
Lu sur le site de...
29 octobre 2020
Les courriers des
lecteurs engagent leurs auteurs
et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de la rédaction.
Profondément révolté par l’ignoble Massassinat de Samuel Paty, je salue sa
mémoire...
ais je suis aussi écœuré par les mani- pulations diverses et l’hypocrisie de ceux qui prétendent s’associer à cet hommage pour promouvoir l’union
sacrée. Et cela d’autant plus que, concernant la
liberté d’expression, ce gouvernement tente de
museler toujours plus le mouvement social en
réprimant les mobilisations pour poursuivre
et amplifier son offensive contre les acquis
sociaux et démocratiques. Oui, ce gouverne-
ment, à la suite de ceux qui l’ont précédé, continue à détruire l’école publique, à nous refuser les moyens d’instruire la jeune génération, à dégrader les conditions de travail des personnels de l’Éducation nationale.
Jean Castex voulait paraît-il rendre hommage à l’Éducation nationale et le 20 octobre, à l’Assemblée nationale, sur sa lan- cée, il a déclaré : « L’Éducation nationale, cette majorité l’a parti- culièrement choyée et nous allons continuer à le faire. »
Sous le mot clé « choyé » se déroule sous mes yeux étonnés la litanie des cadeaux que nous avons reçus de ce gouvernement :
– salaires dépréciés ;
– classes surchargées ;
– réforme du baccalauréat ;
– Parcoursup ;
– loi pour une école de la confiance, vécue comme une
volonté de museler le corps enseignant ;
– masques toxiques pour nous protéger au travail.
La réalité vécue est en opposition totale à ces discours
qui ne passent pas le mur de la défiance. Et c’est maintenant que s’ouvre le Grenelle de l’Éducation qui entend poursuivre l’œuvre de destruction en mettant à son ordre du jour « une redéfinition complète de l’école du XXIe siècle ». On craint le pire !
J. D., professeur de collège retraité, Andernos-les-Bains (33)
C’
Le journal est super...
est bien de voir un aspect de l’ac- tualité comme
ça, plus dans mes valeurs de lutte.
Je vais renouveler l’abonne- ment.
H. B., Vienne (38)
J’ai immédiatement ouvert La TT
n° 261 (21 octobre) à la page 8 pour
lire le témoignage annoncé lors de la présentation du journal... «Tout ça, j’ai pu le faire grâce à
un enseignement adapté à mes besoins ». Ce témoignage me touche tout particulièrement
pour avoir enseigné trente-trois ans auprès d’enfants handicapés. Le matin même, j’ai rencontré l’un deux sur le marché de Main- villiers où nous vendons La Tribune des tra- vailleurs. Il est ouvrier qualifié, père de trois enfants. Il m’a donné des nouvelles d’élèves
qui, comme lui, ont bénéficié d’un enseignement adapté à leurs besoins puis d’une formation préprofessionnelle dans le cadre de l’Éducation nationale. J’étais surprise et émue d’entendre les noms de ces élèves dont plusieurs sont ouvriers dans son entre- prise, certains ont pu obtenir des diplômes professionnels, l’un a même monté une entreprise de plomberie... La discussion s’est poursuivie... il a acheté le journal de la semaine dernière et a laissé son adresse pour avoir l’exemplaire avec ce témoignage. Faut-il préciser que ces ouvriers étaient élèves à la fin du siècle dernier, qu’ils ont bénéficié de l’enseignement adapté d’avant la loi Montchamp de destruction de l’enseignement spécialisé et de ses structures ?
N. M., Lèves (28)
DLe problème des effectifs est éludé par le plan Ségur de la santé !
epuis le 20 octobre, le « plan
blanc » est activé au CHU. Trois personnes étaient décédées la veille. Nous avons au total plus
de 60 hospitalisations pour coronavirus, dont 20 en réanimation. Il faut faire face à la recrudescence des cas. C’est pourquoi les précautions sanitaires sont double- ment appliquées.
Je veux insister sur le manque struc-
turel de personnels qui ne permet pas de
compenser les absences. À ce manque de
personnel s’ajoutent aujourd’hui les arrêts
pour épuisement. Les collègues ont enchaîné la première vague et la reprise des soins déprogrammés au printemps. À cet épuisement s’ajoutent les cas de coronavirus symptomatiques dans le person- nel. Le problème des effectifs est central, mais il est complètement éludé par le Ségur de la santé.
François Thibaut, délégué CGT au CHU de Dijon, 22 octobre
«O
Reçu par SMS...
n va continuer l’abonnement pour de sûr car on aime beaucoup. On a deux numéros de retard sur la lecture mais en tout cas, on peut
déjà vous faire un très bon retour, ça fait du bien de lire un média engagé, même si le rythme hebdoma- daire est parfois compliqué à tenir, car ça va vite ! Mais en tout cas, c’est un très bon hebdomadaire avec mention spéciale pour le supplément du Maroc (numéro du 12 août), c’était
hyper intéressant ! »
S. H., Paris (75)
Ayant des signes pouvant faire penser au Covid et étant personne fragile... J’ai appelé le labo-
ratoire indiqué sur la commune afin d’être testée. Cent
sept personnes attendaient devant moi au téléphone. Après une heure d’attente, il n’en restait que quatre et on m’a raccroché au nez.
Par ailleurs, j’ai appris que 20 % des personnels soignants du CHU sont positifs et doivent travail- ler.
Nous n’avons pas d’autre choix que de nous organiser pour en finir avec cette barbarie du capitalisme.
F. L., Pontcharra (38)
La situation est un peu stressante
Opour les étudiants infirmiers...
n ne sait pas ce
qui va se pas- ser pour nous (encore et tou-
jours). Des informations ont fuité, on va sûrement être appelés en renfort, mais on ne sait pas quand, ni où, ni comment.
À mon avis, ils vont tout faire pour que ça passe par le biais d’un stage, sans report de forma- tion. Sinon, le journal, je trouve qu’il est très bien et encore une fois, une mise en page au top ! Courage pour la suite des événements !
M. M., Paris (75)
MDepuis un certain temps déjà,
je me devais de vous écrire...
ais le temps m’a manqué pour le faire. Pendant plu-
sieurs semaines, j’ai pu profiter d’un abonnement « découverte » à votre journal à l’initiative d’un de mes anciens collègues du lycée de Surgères et je vous en
remercie. J’ai d’ailleurs apprécié les sujets traités dans les exem- plaires reçus. Votre hebdomadaire est agréable à lire, les articles sont clairs, bien rédigés et très bien documentés. Je pensais me réabonner mais je ne peux pas le faire. Je manque malheureu- sement de temps pour lire toutes les informations que je reçois et je serais incapable de profiter de votre journal, ce qui serait dommage. Je suis déjà abonné à plusieurs journaux. Je suis aussi syndiqué et je reçois la presse syndicale (...). La journée n’est pas suffisante pour tout faire et je « rogne » souvent sur mon temps de sommeil !
Mais je pense que votre journal mérite d’être encouragé. Je vous adresse donc un chèque afin que vous puissiez éventuelle- ment abonner quelqu’un, qui, lui, saura pleinement en profiter, ou peut-être vous aider un peu dans votre gestion.
C. C., Saintes (17)
« La démesure des rémunérations patronales,
Det ce qu’il y a derrière
es rémunérations patronales
qui planent en haute altitude, des dirigeants dont les intérêts sont totalement alignés sur ceux des
marchés financiers, des entreprises qui mentent sur la vraie mesure – abyssale – des écarts de revenus en leur sein... Tel est le tableau que dresse le deuxième chapitre de l’édition 2020 de “CAC40 : le véritable bilan annuel”.
Ce chapitre apporte au débat public de nombreux chiffres inédits qui mettent en lumière la démesure des rémunérations patronales et ce qu’elle cache : l’alignement total des dirigeants d’entreprise sur les intérêts des marchés financiers, aux dépens des salariés et du reste de la société.
La rémunération moyenne d’un patron du CAC 40 aura été de presque 5 millions et demi d’euros en 2019. Comme l’année dernière, les deux premières marches du podium sont occupées par Bernard Charlès, de Dassault Systèmes (24,7 millions d’eu- ros), et François-Henri Pinault, de Kering (16,6 millions). Ils sont suivis du P-DG de Teleperformance, Daniel Julien, nouveau venu dans le CAC 40 avec 13,2 millions d’euros. Il faut envi- ron trois années et huit mois pour qu’un smicard gagne autant que Bernard Charlès en une journée.
La part fixe ne représente plus que moins d’un quart de la rémunération des patrons du CAC 40. La part variable et les rémunérations en actions – c’est- à-dire la part de la rémunération liée à des critères financiers et boursiers – en représente plus de 75 %, ce qui explique qu’ils gèrent leurs entreprises en fonc- tion des intérêts des actionnaires et des marchés financiers. Cela explique aussi que les rémunérations patronales aug- mentent au même rythme que les divi- dendes, et soient désormais largement déconnectées de la paie empochée par les salariés, mais aussi de la perfor- mance réelle de leurs entreprises.
Pour compléter le tableau, les patrons du CAC 40 détiennent égale- ment des actions de leurs propres entre- prises, et touchent donc eux-mêmes des dividendes. Sans tenir compte des actions détenues via des holdings fami- liales (LVMH, Kering, Bouygues...), un patron du CAC 40 a touché en moyenne plus de 500 000 euros de dividendes au titre de l’exercice 2019. Sans les réduc- tions de dividendes liées à l’épidémie de Covid, ce chiffre aurait été encore supérieur. La palme revient à Jean-Paul Agon, de L’Oréal, qui touche 4,6 mil- lions d’euros de dividendes en plus de sa rémunération officielle déjà confor- table de 9,8 millions d’euros.
Cette année, pour la première fois, les groupes du CAC 40 doivent publier un “ratio d’équité” comparant la rému- nération de leurs patrons à celle de leurs salariés. Nous montrons qu’une bonne partie du CAC 40 a procédé à une véri- table arnaque en ne calculant ce ratio que sur la base des effectifs de la société mère, soit une fraction des effectifs des groupes concernés. Ces ratios sont donc totalement faussés (...).
Avec la crise sanitaire, de nombreux dirigeants ont annoncé une réduction de leur rémunération pour l’année 2020. Mais à y regarder de plus près, ces réductions (souvent de l’ordre de 20 ou 25%) ne portent souvent que sur la rémunération fixe, soit moins de 25 % de leur rémunération totale, et parfois pour quelques mois seulement. » n
mes !
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