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               Communoterre



                                          Agonie : Au moment où je me laissai aller, j'eus probablement l'expérience la
                                          plus douloureuse et solitaire qu'un être humain puisse vivre. Au sens propre du
                                          mot je vécus les milliers de morts par lesquelles mes malades étaient passés.
                                          J'agonisai dans le sens physique, émotionnel, intellectuel et spirituel du terme. Je
                                          fus   incapable   de   respirer.  Au   milieu   de   ses   souffrances   physiques,   j'étais
                                          parfaitement consciente qu'il n'y avais personne à proximité pour m'aider. Je
                                          devrais traverser cette nuit toute seule. Et pour la première fois de ma vie, l'issue
                                          fut celle de la foi.



            Et cette foi résultait de la conscience que je disposais moi-même d'assez de force et de courage pour pouvoir souffrir
            seule cette agonie. Je le savais profondément.

            Tout d'un coup, je compris que je n'avais qu'à cesser ma lutte, transformer ma résistance en soumission paisible et
             positive et dire tout simplement "oui".

            Au moment même où, en pensée, je dis "oui", ces souffrances cessèrent. Ma respiration se calma, la douleur physique
            disparut. Et à la place de ces mille morts, je fus gratifiée d'une expérience de renaissance qui ne saurait être décrite
            avec nos mots.
            En me réveillant à nouveau environ une heure et demie plus tard, je mis la robe et les sandales et descendit la colline. Là
            je tombai dans l'extase la plus extraordinaire qu'il est donné à un être humain de vivre sur cette terre.

            J'étais dans un état d'amour absolu et admirais tout autour de moi. Je me trouvais en communion d'amour avec chaque
            feuille, chaque nuage, chaque brin d'herbe et chaque être vivant. Je sentais même les pulsations de chaque petite pierre
            sur le chemin.
                                                                                          Elisabeth Kübler-Ross


                                                Amertume  :  Marchons en bavardant rue de l'Amertume, pour nous
                                                rendre place de la Déception, et finir ensuite dans le jardin de la Tristesse.

                                                Là, ça ira mieux : on pourra commencer à vraiment comprendre ce qui
                                                nous   arrive,   et   passer   à   autre   chose   :   emprunter   le   passage   de
                                                l'Acceptation, nous balader avenue de l'Action.




                                           Amour : Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit… je L’aime
                                           !… car Il n’est qu’Amour et Miséricorde






                                                                                          Ste Thérèse de Lisieux
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