Page 105 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin

               49  Le devoir de juger les gens selon leurs apparences et de laisser à Dieu le
                      soin de juger le fond de leurs consciences



               Dieu le Très-Haut a dit:
               1. Chapitre 9 - verset 11: «S'ils reviennent à Dieu, pratiquent correctement la prière et donnent l'aumône légale, ce sont vos
               frères dans la foi».


               390. Selon Ibn 'Omar (das), le  Messager de Dieu    a dit: «J'ai  reçu l'ordre de combattre les  gens jusqu'à ce qu'ils
               attestent qu'il n'y a de dieu que Dieu et que Mohammad est le Messager de Dieu, puis qu'ils fassent correctement la prière et
               qu'ils donnent l'aumône légale. S'ils ont fait tout cela, ils ont assuré contre moi leur sang et leurs biens sauf ce que l'Islam
               permet d'en prélever légalement». (Unanimement reconnu authentique)


               391. Tàreq Ibn Ashyam (das) a dit: «J'ai entendu le Messager de Dieu    dire: «Celui qui dit: «II n'est de dieu que Dieu»,
               qui renie tout ce qu'on adore en dehors de Dieu, ses biens et son sang deviennent alors sacrés et c'est à Dieu le Très-Haut
               qu'il incombe de le juger». (Rapporté par Moslem)

               392. Al Miqdàd Ibn Al Aswad (das) rapporte: «J'ai dit: «O Messager de Dieu! Si je rencontre au combat l'un des Mécréants et
               si dans le combat il m'a coupé l'une de mes mains puis s'est sauvé derrière un arbre en disant: «Je me soumets à Dieu». Est-ce
               que je le tue? O Messager de Dieu! après sa déclaration.» Il dit: «Ne le tue pas». Je dis: «O Messager de Dieu! Il m'a coupé
               l'une de mes deux mains puis a dit ce qu'il a dit après l'avoir coupée». Il dit: «Ne le tue pas. Si tu le tues il est dans ta situation
               avant que tu ne le tues (c.à.d. que son sang est sacré) et tu es dans sa situation avant qu'il ne fasse sa déclaration, (c.à.d. que
               ses héritiers ont le droit d'appliquer sur toi la loi du talion)». (Unanimement reconnu authentique)

               Commentaire
               Tout homme (ou femme) qui embrasse l'Islam met sa vie et ses biens à l'abri de toute atteinte. Nul ne peut attenter à sa vie ou à ses biens sauf
               pour ce qui concerne les redevances imposées par l'Islam dont principalement l'aumône légale. En dehors de ce cas précis, le prince n'a aucun
               droit sur les biens des Croyants et de ceux qui ont accepté la loi de l'Islam. C'est cette garantie sans ambages qui a attiré rapidement les
               diverses ethnies à l'Islam afin de fuir le despotisme et l'arbitraire auxquels les soumettaient leurs princes non musulmans. Il est maintenant des
               démagogues qui se posent en «exégètes modernes du Coran et de la Sunna et qui veulent ainsi renier tout droit de propriété afin de faire
               passer le communisme qui est leur vraie religion ou dont ils sont les agents serviles et plus ou moins avoués. Cela se rapporte en particulier à
               la propriété agricole qu'on veut nier à son possesseur légitime pour la partager entre des gens qui n'ont rien fait, ni eux, ni leurs parents, pour
               constituer ce patrimoine. Cela mène aussitôt à l'anarchie et à la mort du secteur agricole comme cela est facile de constater dans les pays qui
               prônent ce slogan. Sous les quatre premiers califes, les Musulmans n'ont nullement dépossédé les gens du pays de leurs terres mais ont
               simplement astreint ceux d'entre eux qui n'embrassaient pas l'Islam à payer l'impôt de capitation. C'est grâce à cette garantie que les pays
               musulmans connurent une grande prospérité et que leur agriculture, en particulier, fut marquée d'un grand essor. Il suffit de se référer aux
               savants systèmes d'irrigation qui s'installèrent particulièrement en Iraq et en Espagne qui devinrent vite les greniers de l'Islam. S'ils avaient
               dépossédé leurs propriétaires séculaires, ces terres seraient vite tombées en friche et cela aurait installé la famine et la désolation. Les
               expériences récentes de collectivisation ont vite tourné à la faillite dans tous les pays du Tiers-Monde qui l'ont essayées. On peut astreindre les
               gens à cultiver leurs terres, à les louer ou à les vendre s'ils en sont incapables, On peut aussi faire des coopératives de services à condition
               qu'elles offrent toutes les garanties de justice et de probité.
               Mais on n'a nullement le droit de déposséder les gens de leurs biens légitimes; si quelque malhonnête brigand a usurpé une terre appartenant
               à d'autres, il va de soi qu'on doit rendre chaque propriété à ses ayants-droit. Mais c'est une abominable injustice et une lourde erreur
               politique que de considérer tous les propriétaires terriens comme des brigands.



               393. Ousàma Ibn Zeyd (das) a dit: «Le Messager de Dieu    nous a envoyés en expédition à Al Horqa, de la tribu de
               Jouhayna. Le lendemain matin nous étions devant leur point d'eau. Nous poursuivîmes, un ansàrite et moi, l'un de leurs
               hommes. Quand nous le rattrapâmes il dit: «II n'est de dieu que Dieu», L'ansàrite l'épargna mais moi je le tuai avec ma lance.
               De retour à Médine, le Prophète    eut vent de la chose. Il me dit: «O Ousàma! Tu l'as donc tué après qu'il a dit: «II n'est
               de dieu que Dieu»? Je dis: «O Messager de Dieu! Il ne l'a dit que pour sauver sa tête». Il dit: «L'as-tu donc tué après qu'il a
               dit: «II n'est de dieu que Dieu»? Et il ne cessa de le répéter jusqu'à ce que je souhaitasse que je n'eusse pas embrassé l'Islam
               avant ce jour». (Unanimement reconnu authentique)



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