Page 111 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
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Riyad as-Salihin

               plaignirent d'une grande faim. Ils dirent: 0 Messager de Dieu! Nous autorises-tu à tuer nos chameaux afin de manger leur
               viande et de nous oindre avec leur graisse?» Le Messager de Dieu    leur dit: «Faites!». "Omar (das) vint alors et dit: «O
               Messager de Dieu! Si tu le fais nous manquerons de montures suffisantes. Demande-leur plutôt d'apporter ce qu'il leur reste
               comme provisions puis invoque pour eux la bénédiction de Dieu peut-être que cela leur multipliera leurs provisions». Le

               Messager de Dieu    dit: «Oui». Il leur demanda de lui apporter une nappe de cuir qu'il étendit. Puis il leur demanda de
               lui apporter les restes de leurs provisions. Ainsi l'un d'eux apporta une poignée de maïs, l'autre une poignée de dattes, l'autre

               une croûte de pain; si bien que cela forma un petit tas sur la nappe. Le Messager de Dieu    pria alors Dieu d'y mettre Sa
               bénédiction puis leur dit: «Venez remplir vos récipients!» Ils ne laissèrent ainsi pas un seul récipient au camp sans le remplir.

               Puis ils mangèrent jusqu'à satiété et il en resta encore quelque chose. Le Messager de Dieu    dit: «J'atteste qu'il n'est de
               dieu que Dieu et que je suis le Messager de Dieu. Quiconque rencontrera Dieu convaincu de ces deux vérités ne se verra pas
               voiler le Paradis». (Rapporté par Moslem)


               417. 'Itbàn Ibn Màlek (das) était de ceux qui avaient pris part à la bataille de Badr. Il a dit: «Je présidais à la prière de mon
               peuple les Bani Sàlem. Quand il pleuvait, un torrent s'interposait entre eux et moi et il m'était difficile de le traverser pour

               me rendre à leur mosquée. J'allai trouver le Messager de Dieu    et lui dis: «Je n'ai plus confiance en ma vue et le torrent
               qui se trouve entre ma tribu et moi se met à couler quand tombent les pluies et il m'est alors difficile de le traverser. J'aurais

               bien voulu que tu pries dans ma maison dans un endroit dont je ferai mon lieu de prière». Le Messager de Dieu    lui dit:
               «Je le ferai». Le lendemain matin, à l'heure où le soleil chauffait au maximum, il vint chez moi en compagnie de Abou Bakr

               (das). Le Messager de Dieu    demanda la permission d'entrer et je la lui donnai. Il ne s'assit pas avant de dire: «A quel
               endroit de ta maison veux-tu que je prie?» Je lui montrai la place dont je voulais faire mon oratoire. Le Messager de Dieu

                    se mit debout (pour la prière), dit la formule d'entrée (Allàhou akbar = Dieu est plus grand) et nous nous alignâmes
               derrière lui. Il fit ainsi deux unités de prière puis prononça le salut de clôture. Je le retins pour lui faire manger de la khazira
               (mets très apprécié des Arabes et fait de graisse et de farine) faite spécialement pour lui. Les gens du quartier apprirent la

               présence chez moi du Messager de Dieu   . Un certain nombre d'entre eux vinrent à la maison si bien qu'ils furent
               beaucoup. L'un d'eux dit: «Qu'a donc fait Màlek? Je ne le vois pas». Un autre dit: «C'est un hypocrite qui n'aime ni Dieu, ni

               Son Messager». Le Messager de Dieu    dit: «Ne dites pas cela. Ne voyez-vous pas qu'il a dit: «II n'est de dieu que Dieu»,
               ne visant en cela que la satisfaction de Dieu le Très-Haut». Ils dirent: «Dieu et Son Messager le savent mieux que nous. Quant

               à nous, par Dieu, nous ne le voyons exprimer sa sympathie et s'adresser qu'aux hypocrites. Le Messager de Dieu    dit:
               «Dieu a effectivement interdit au feu celui qui a dit: «II n'est de dieu que Dieu», ne recherchant en cela que la satisfaction de
               Dieu». (Unanimement reconnu authentique)


               418. Selon 'Omar Ibn Al Khattâb  (das), le Messager de Dieu    vint avec un butin. Voilà tout à coup l'une des
               prisonnières qui venait en toute hâte. Dès qu'elle trouva un bébé parmi les prisonniers, elle le serra contre sa poitrine et lui
               donna son sein à téter. Le Messager de Dieu    dit: «Verriez-vous cette femme jeter son enfant dans le feu?» Nous dîmes:
               «Non, par Dieu!» Il dit: «Dieu est certainement plus miséricordieux envers Ses créatures que cette femme  envers son
               enfant». (Unanimement reconnu authentique)



               419. Selon Abou Hourayra (das), le Messager de Dieu    a dit: «Lorsque Dieu fit la création. II écrivit dans un Livre qui
               se trouve chez Lui au-dessus du Trône: «Ma miséricorde a vaincu Ma colère». (Unanimement reconnu authentique)

               420. Il a dit encore: «J'ai entendu le Messager de Dieu    dire: «Dieu divisa la miséricorde en cent parties. Il en retint
               auprès de Lui quatre vingt dix neuf et en fit descendre sur terre une seule. C'est de cette partie que provient la miséricorde
               qu'éprouvent les créatures entre elles, si bien que la bête lève son sabot au-dessus de son petit de peur de le piétiner».
               Dans une autre version: «Dieu le Très-Haut détient cent miséricordes dont II n'a fait descendre qu'une seule répartie entre les
               Génies et les Humains ainsi que les animaux et les insectes. C'est grâce à elle qu'ils s'aiment entre eux, qu'ils éprouvent de la
               miséricorde les uns envers les autres et c'est par cette miséricorde que la bête sauvage a de la commisération pour son petit.
               Dieu exalté a réservé pour la fin quatre vingt dix neuf miséricordes grâce auxquelles II traite avec clémence Ses créatures le
               jour de la résurrection». (Unanimement reconnu authentique)

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