Page 220 - SAHIH AL BUKHARI PARTIE 4
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Je viens de remarquer que le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) souffrait vivement
de la faim". Elle me sortit un sac contenant un sâ' (8 poignées) d'orge; et, comme nous avions
un petit mouton élevé à la maison, je l'égorgeai, pendant qu'elle s'occupait à moudre l'orge.
Elle acheva sa besogne en même temps que la mienne, je découpai alors le mouton et le mis
dans la marmite; puis comme j'allai retourner vers l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de
Dieu sur lui), ma femme me dit : "Surtout ne m'embarrasse pas devant l'Envoyé de Dieu (paix
et bénédiction de Dieu sur lui) et ceux qu'il amènera avec lui (c.-à-d. n'invite pas un grand
nombre de gens avec lui pour que la nourriture leur suffise)". Arrivé auprès de lui, je le pris à
part et lui dis : "Ô Envoyé de Dieu, nous avons égorgé un petit mouton que nous avions et
avons préparé de la farine avec un sâ' d'orge que nous possédions, viens et amène quelques
(de trois à dix) personnes avec toi". Le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) s'écria
alors : "Eh! Les gens du Fossé, Jâbir vous a préparé un banquet, venez et dépêchez-vous".
Puis, s'adressant à moi : "Ne retirez pas, me dit-il, votre marmite du feu et ne pétrissez pas
votre pâte avant que je sois arrivé". Je rentrai chez moi et l'Envoyé de Dieu (paix et
bénédiction de Dieu sur lui) y arriva, précédant la foule. - "Qu'as-tu fait?", s'écria ma femme
en voyant cette foule. - "J'ai fait ce que tu m'avais dit de faire", lui répondis-je. Puis, elle
apporta la pâte au Prophète qui cracha dessus; il bénit ensuite la pâte et allant vers la marmite
il y cracha également; puis, l'ayant bénite, il dit à ma femme : "Appelle une boulangère pour
qu'elle fasse le pain avec toi et prends du bouillon de la marmite sans la retirer du feu". "Il y
avait là mille convives et, je jure par Dieu, ils mangèrent à satiété et partirent en laissant
encore des vivres; alors que notre marmite bouillait toujours, son contenu n'ayant point
diminué et la pâte avec laquelle nous faisions le pain - comme Ad-Dahhâk l'a dit - n'avait pas
diminué de volume".
3801. D'après Anas Ibn Mâlik (que Dieu l'agrée), Abou Talha dit à 'Umm Sulaym : "Je viens
d'entendre l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) parler d'une voix affaiblie, je
vois qu'il souffre de la faim. As-tu quelque chose (à manger) par-devers toi?". - "Oui",
répondit-elle. Et alors elle fit sortir quelques pains d'orge; les enveloppa dans l'un de ses
voiles, puis, plaça le tout sous ma tunique et le fixa à mon bras à l'aide du reste de sa voile.
Elle m'envoya ensuite vers l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Je partis
avec ces pains et trouvai l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dans la
mosquée, entouré des fidèles. Comme je restai debout devant l'assistance, l'Envoyé de Dieu
(paix et bénédiction de Dieu sur lui) me demanda si c'était bien Abou Talha qui m'envoyait. -
"Oui", repris-je. - "Pour un repas?" ajouta-t-il. - "Oui", repris-je. Alors, s'adressant à ceux qui
étaient avec lui, l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) dit : "Partons". Il se
mit aussitôt en marche et je le précédai. Arrivé chez Abou Talha, je lui fis part de ce qui
arrivait. - "Ô 'Umm Sulaym, dit Abou Talha, voici l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de
Dieu sur lui) qui arrive avec du monde et nous n'avons pas de quoi les nourrir". - "Dieu et Son
Envoyé savent mieux que personne (ce qui doit arriver)", me répondit-elle. Abou Talha se
porta à la rencontre de l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui). Puis l'Envoyé
de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui), accompagné de son amphitryon, arriva et dit :
"Allons, 'Umm Sulaym, apporte-nous ce que tu as". Elle servit ces mêmes pains (qu'elle lui
avait déjà destiné) et l'Envoyé de Dieu (paix et bénédiction de Dieu sur lui) donna ordre de les
émietter. Puis 'Umm Sulaym pressa une outre de graisse et assaisonna les miettes. Après avoir
prononcé sur ce plat les paroles que Dieu voulut lui faire dire, l'Envoyé de Dieu (paix et
bénédiction de Dieu sur lui) ajouta : "Fais entrer dix de mes compagnons". L'invitation fut
faite; ces dix personnes mangèrent de façon à être repues et sortirent ensuite. - "Fais-en entrer
dix autres", reprit-il. L'invitation fut faite; ces dix autres mangèrent, se rassasièrent et
sortirent. - "Fais-en entrer encore dix", ajouta-t-il. L'invitation fut faite; ils mangèrent, se
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